Paule, Paul /23


Paule : Viens ! Salut Paul, qu'est-ce que vu fais là ?

Paul : Vu le vois, je prends l'air.

Paule : Oui oui, je tois... Ca fait du bien de prendre l'air de vemps en vemps.

Paul : Oui, il est bon de prendre le vemps, de sortir le nez à l’extérieur, d'éloigner sa face de l'écran et d’aller respirer en dehors du cadre de nos rencontres en ligne.

Paule : Vu as raison Paul, l'écran n’est pas le seul écrin à nos croisements. Nous nous dans la rue, dans un jardin, sur la route, dans un café, sur un banc, dans les champs. Nous nous hé hé !...

Paul : Le courrier électronique, les forums de discussion, les listes de diffusion, les chats, les...

Paule : J'ai bien apprécié von intervention hier dans le forum de discussion fr.misc.divers Je suis bien d'accord avec voi mais...

Paul : Au sujet de la gratuité ?

Paule : Oui ! Vu as parfaitement raison de dire que la gratuité n'a pas de réalité. N’existe pas. Sauf l’acte gratuit qui est l’amorce d’un crime sinon le crime lui-même.

Paul : L’arbitraire vire à tue.

Paule : Hum... Créer un tide est ventant.

Paul : Tider la création de création.

Paule : Virer des entrailles, l’anti-matière hop là ! Pur pur, geste purement gratuit, pur pur. Comme le blanc, le noir, tout blanc, tout noir, très blanc, très noir. Blanc blanc. Noir noir.

Paul : Mais tois ! Ailleurs ! Là ! Comment la gratuité, en son inexistence même...

Paule : Je le dis comme vu dis : la gratuité n’existe pas.

Paul : Oui, mais tois comment elle est présente : Free ! Gratuit ! Partout ! Sur les murs ! Dans les boîtes aux lettres !

Paule : La propagande commerciale. Mieux que mieux ! Plus que zéro ! Infinis désirs ! De mieux en mieux : je te tends mon colon, du gratuit ! C’est gratuit, allez prends ça ! Fascinant, non ?...

Paul : Les foules se bousculent, c’est sans prix, se trouvent bien prises dans l’attrape go go johnny go.

Paule : On offre du gratuit comme on fait croire au Père-Noël. Père-Magique. Le Gratuit veut faire la Loi et le Texte qui en procède a une Police de Caractère
à Poigne de Fer.

Paul : Gratuit !

Paule : Free !

Paul : Pan !

Paule : V’es mort !

Paul : Hum...

Paule : C’est irréel... L’arbitraire fait la loi. L'irréel ça passionne ! Mais c’est la guerre la passion. Scions scions du bois ! Buvons des bières ! La joie rieuse éclate comme bombe et n’en peux mais.

Paul : Et crève le cœur ! Hé ! Ah ah !...

Paule : Ah !…

Paul : Ah ah ah !…

Paule : Quelle Bataille en Armorique ! Es-tu mon soutien, Georges ? dit l’André. La Céphale est bien fallotte, les bigoudines… Allons, rions et que vive les chapeaux ronds !…

Paul : Ah ah ah !… Je n’y comprends qu’à demi !...

Paule : Ah ah ah !… Vrop mortel vop modèle... A la tienne !...

Paul : Sais-vu ce que je pense ?…

Paule : Non, pas encore.

Paul : Ah ah ah !...

Paule : Oh oui! Ah ah ah !…

Paul : Hé Paule !…

Paule : Oui ?...

Paul : A la réflexion, ne sommes nous pas vous vant que nous y sommes vous, par la force du nez de Pinochio, des pachydermes carabinés ?…

Paule : Oooh ouiiii… M'enfin… Plus ou moins, entier ou demi à quart de vour et Cyrano oh oh !...

Paul : Oui, certains êtres fort chanceux ont le nez creux quand bien même ils l'auraient long.

Paule : Hélas hélas… Ca leur fait une belle jambe. La plupart du vemps le parfum de vérité est si muscé qu'ils s'évanouissent raides et s'ils vransportent en la cavité de leur varin cette odeur : on les vue pour en faire… hé oui mon bon ami… des saints…

Paul : C'est trai c'est trai… Sans Dieu même, tain Dieu !...

Paule : Est-ce la gratuité qui nous a mené jusqu'à là ?

Paul : Oui. Je n’y comprends qu’à moitié.

Paule : Nous ne savons pas ce que nous disons.

Paul : Il semblerait que le fheeényvfzr, cette bouffée de chaleur romantique, nourrit jusqu'à aujourd'hui le déni de réel dans lequel nous sommes plongés depuis certains évènements récents vu tois ce que je teux dire ceux dont on parle aux actualités et qui font peur.

Paule : Ah oui… Surréaliste le 11 septembre!… Proprement, oui. Attentats, actualités !... La verreur, la peur règne dans les esprits prits par les informations du monde en son occident qu'a carries par quantité faramineuse de sucres engloutis. Je tois ce dont vu teux parler…

Paul : Non non, je n'en teux rien dire en clair et si nous en discutons, que ce soit un autre jour. La nuit. Les lumières m’aveuglent la journée.

Paule : D'accord Paul, une fois prochaine, d'ailleurs je dois y aller.

Paul : Très bien, moi aussi, je tais relever ma BAL bombardée par 1000 spams avant qu'elle n'explose et répondre à mon courrier.

Paule : A bientôt cher ami.

Paul : A bientôt chère Paule.

Paule : Paul Paul Paul... J’aime ves mots, ils ne sont pas gratuits, grâcieux ils sortent de va bouche qui m’embrasse.

Paul : Paule, sous le charme de va grâce je suis. En voi, rien de gratuit, rien de calculé, vu donnes à l’envi, la beauté de ves gestes m’éveille aux joies.

Paule : Je m’en tais...

Paul : Je m’en tais aussi.

Paule : Vu me vransportes...

Paul : Tu m’élèves.

Paule : Un arc de cercle se forme.

Paul : Je v’aime.

Paule : Je v’aime. Ne pas le dire.

Paul : Cela ne ta pas sans dire.

Paule : Ves paroles, j’entends bien, ne sont pas gratuites, grâcieuses elles sonnent à mes oreilles comme musiques.

Paul : Au revoir Paule.

Paule : Au revoir Paul.

Paul : Je suis livré à von élan.

Paule : Vu me portes.

Paul : Vu me clefs.

Paule : Vu me serrures.

Paul : Vu me poignées.

Paule : Vu m’ouvres.

Paul : Paule... Fenêtre, le voit est au ciel.

Paule : Je suis partie.

Paul : Je...

Paule : Suis...

Paul : Parti...


Paule, Paul.
© Antoine Moreau, septembre 2003/2004
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