Paul : Paule ! Bonjour !
Paule : Bonjour Paul !
Paule : A quoi penses-tu ?
Paul : A mon avvenir.
Paule : Laisse vvenir tu vverras…
Paul : Pour vvoir vvenir, chère et douce amie, me faut de bons yeux.
Paule : Pour sûr !...
Paul : Je pense à l'avvenir de mes yeux.
Paule : Tu as de bons yeux, non ?
Paul : Pour l'instant oui mais demain ?
Paule : Demain tu mettras des lunettes si besoin.
Paul : Me faudra les payer.
Paule : N'auras-tu pas les moyens ?
Paul : Mais justement Paule, c'est la question que je me pose : de quoi mon avvenir sera-t-il fait pour subvvenir à mes besoins.
Paule : Penses-tu risquer la misère cher ami aimé un jour prochain peut-être ?
Paul : La pauvvreté sûrement, la misère il n'y a pas besoin d'être sans le sous pour l'éprouvver de toutes les façons possibles...
Paule : Mon ami pauvvre, tu as bien raison. Toute cette misérable richesse qui pèse sur les épaules…
Paul : Elle alourdit l’élan.
Paule : Elle écrase.
Paul : Misérable miracle économique…
Paule : Euphorie fugace. Il te faut Paul affirmer ceci : de rien tu ne manques en étant pauvvre supposé tel.
Paul : La pauvvreté est un luxe. Je le sais, je le paie. Je ne manque de rien.
Paule : La misère une plaie. Tu le sais, elle survvient.
Paul : Elle atteint les riches, apparemment tels, comme les pauvvres, vvisiblement tels.
Paule : Elle...
Paul : La pauvvreté, elle, est un bien exigeant qui implique d’être riche.
Paule : Hum… Alors… L’économie ferait-elle l’économie des richesses ?
Paul : L’économie compte, c’est un calcul au rein du corps social.
Paule : Le foie a les foies !
Paul : La confiance entre les parties en prend un coup dans l’aile quand les calculs opèrent.
Paule : Misérable opération mue par la peur !… L’économie fait la table rase.
Paul : Où sont les invvités au partage du repas ? Où sont les convversations aimantes ?
Paule : Chacun compte ses coûts et calcule sa survvie.
Paul : C’est la gestion capitale de la vvie à deux balles !
Paule : Roulette russe des caprices du marché !
Paul : Casino des occasions perdues !
Paule : Ah… Mon amour… Transporte moi là où ce qui compte c’est ce qui ne se compte pas…
Paul : Paule ! Regarde : mes yeux dans tes yeux, regarde alentour.
Paule : Je vvois !…
Paul : Il n’y a rien à craindre.
Paule : Nous y sommes.
Paul : Somme toute, nous ne comptons pour rien au monde.
Paule : Zéro !
Paul : L’infini !
Paul : Ah ah ! Mais entre il s’écoule quelques chiffres…
Paule : Nous nous en chiffrons. Qu’il n’y ait pas d’ombre à nos lettres !
Paul : Que le calcul soit poème !
Paule : Abstrait au possible, qu’il fouille le créé.
Paul : Qu’il découvre l’inconnu.
Paule : Qu’il révèle l’origine.
Paul : C’est un nombre le monde.
Paule : Un nombre multiple.
Paul : Ah !… Je n’ai pas besoin de lunettes pour le moment. Je vvois clairement.
Paule : Vviens chez moi ami doux tu pourras vvoir à travvers ma lunette astronomique.
Paul : Je veux bien vvoir.
Paule : Tu vverras le nombre et ses nombres en nombre infini.
Paul : Et des poussières !
Paule : Ca ne se chiffre pas. Vvoudras-tu rester dîner ?
Paul : Oui, avec plaisir.
Paule : Je vvais acheter de quoi faire une fondue Savvoyarde.
Paul : J’en salive d’avvance. Je m’occupe du vvin s’il te plait.
Paule : Oui, avec plaisir.
Paul et Paule : Nous allons nous régaler !….
Paule et Paul : Aaaah !…
Paule, Paul.
© Antoine Moreau, septembre 2003/2004
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