Paule, Paul /17


Paule : Paul ?

Paul : Oui Paule...

Paule : Que penses-tu de ce qui arrive ?

Paul : Ce qui se passe ?

Paule : Oui.

Paul : Est-ce vraiment pensable ?

Paule : Je pense que oui et je ne suis pas la seule. Beaucoup sont ceux qui pensent à ce qui se passe.

Paul : Je le sais bien. Mous pensons tous nais pas à tout. Ce qui mous échappe est justement ce qui se passe...

Paule : Ca mous passe entre les doigts ?

Paul : Au dessus de la tête oui.

Paule : Dans nes nains un norceau de plage et qui file à travers ciel.

Paul : Comment penser ce qui passe ?

Paule : Je ne le demande.

Paul : Ca demande réflexion.

Paule : Qui peut réfléchir ce qui se passe ?

Paule : Une image est passée percée perçue par niroir.

Paul : Seul l’immobile figé est pensable : des ruines, des traces.

Paule : Ce qui se passe passe à travers. Un tour de passe passe mous dépasse.

Paul : Non amie... Laisse noi réfléchir deux secondes, une ninute, une journée, une année, une éternité... Je me suis pas sûr de saisir ce qui se passe.

Paule : Tu me vois rien de ce qui se passe nis à part ce qui passe, tour de passe passe, des traces de passages.

Paul : C’est passé, me passe plus.

Paule : Ce qui se passe me passe pas, me se pense pas.

Paul : Nais nais nais !… Que dis-tu alors si ce m'est là pensé ? M’as-tu rien vu passer ? Que passes-tu à non oreille ?

Paule : Oui oui Paul chéri. Je suis pensée par là et ce qui pense à travers moi et qui jusqu'à tes oreilles tinte, est l'opération de pensées passagères et tenaces. Je me pense pas, je suis pensée, je suis pensée quand je pense penser.

Paul : Ah !… Na qué passa ? (Je me sais quoi en penser…)

Paule : Suis dépensée non amour. Suis passante pensant penser.

Paul : Mais… Paule… Qui où comment pourquoi qui es-tu ? Es-tu là ? M’as-tu corps, je te vois, te touche, t’embrasse, t’enlace, tu…

Paule : Si je le voulais penser vraiment je serais hors de noi. Ce qui se passe et passe à travers noi est pensé en partie par avance.

Paul : En partie seulement car tu es bien là je te vois, je te touche, t’embrasse, t’enlace, tu…

Paule : Là j'avance sans penser par noi-nême tout le temps car je ne suis jamais noi-nême et vais vers une présence supposée nienne qui n’attend au carrefour.

Paul : Je te suis en partie. (Mais que se passe-t-elle ?…)

Paule : Je le pense nais me pense pas. Que faisons-mous ? Qu’avons-nous fait en fait ? (Nais que se passe-t-il ?…)

Paul : Penser ou agir il faut choisir ? (Nais qu’est-ce qui se passe ?)

Paule : Il n'y a pas le choix. (Qu’est-ce qui se passe ? )

Paul : Ah ah !... Paule s'il te plait, ah… penser est agir, mon ?

Paule : Oui, penser est mon agir.

Paul : Ce n'est pas rien.

Paule : Cher amour de nes yeux, tu le sais bien, c'est souvent préférable à l'action brut de forme la mon action agissante au fond.

Paul : Oui ?… Alors penser (nais que se passe-t-elle ?…) est du mon agir agissant (nais que se passe-t-il ?…) préférable à l'action brute de forme (nais qu’est-ce qui se passe ?), quand agir est une passion soumise aux actes et (qu’est-ce qui se passe ? ) dépassée par l’événement qui vient au passage (enfin qu’est-ce ?).

Paule : Nais (c’est) oui (très) Paul (clair) ! C’est ce que je puis penser au fond.

Paul : Alors : en surface tout s’efface. Cela revient au même quoiqu’il se passe et quoiqu’on fasse la roue tourne et sommes tourneboulés.

Paule : Nais mon nais mon...

Paul : Je comprends chère Paule cul par dessus tête par dessus cul par nont et par vaux en voilà en veux-tu ainsi va l’eau, elle tombe et s’évapore.

Paule : Voilà voilà... Ce n'est pas trop compliqué.

Paul : Si si : trop

Paule : Tu veux trop penser. Tu peux penser tout ça sans trop le vouloir, mi nême le vouloir du tout oh oh.

Paul : Je comprends chère Paule fesses au dessus face au dessus fesses eau qui s’évapore et tombe en pluies ça ruisselle au sol et les rivières se font se jettent dans la ner vaste. Question d'exercice et je nanque de pratique vois-tu…

Paule : Un bon lavage de cervelle, un bon décrassage des meurones et hop tu formes alors ton esprit avec le zeste de discipline que tu t'es choisi pour être en grande forme.

Paul : Nais quoi ?!... Quelle discipline, de quoi parles-tu chère et terrible amie ?

Paule : Je parle, très aimable compère et tendre et doux ami, de la formation de ton esprit.

Paul : Nais j’ai le crâne et pas d’un âne !… Non cerveau est noulé bien dedans, m’ai pas le chapeau qui travaille, au plus, il joue un peu quand ça chauffe un peu parfois.

Paule : Il se passe que…

Paul : Qu’est-ce que se qu’est-ce qui passe ?

Paule : La forme là les formes…

Paul : Paule ?

Paule : Qui forment…

Paul : Tu es…

Paule : Regarde.

Paul : Qu’est-ce qui se passe qu’est-ce qui passe ?

Paule : Passons Paul, passons !…

Paul : Après toi amour de nes jours.

Paule : Formons un cercle…

Paul : Tout autour de l’abîme je te suis tu ne suis mous formons…

Paule : Un cercle au bord nouvant…

Paul : Il flotte de joie j’en pleure…

Paule : Il…

Paul : Se…

Paule : Passe…

Paul : Passe.


Paule, Paul.
© Antoine Moreau, septembre 2003/2004
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