Paule : Paul, monstre-toi tel que tu es.
Paul : Paule, monstre-moi que ta face est ta face.
Paule : Monstre-moi la fleur de tes nerfs.
Paul : Monstre ta cervelle.
Paule : Paul, monstre-moi monstre-toi !
Paul : Paule, monstre-moi toi !
Paule : Monstre-toi tel quel tel que tu es !
Paul : Monstre-toi de la tête aux pieds telle que tu tues !
Paule : Paul ! Monstre !
Paul : Paule ! Monstre !
Paule : Monstre ! Dévore ! Moi !
Paul : Monstre-moi ta face en face.
Paule : Paul, je vais te monstrer la vérité te la sortir des yeux nom de d'yeux !
Paul : Paule, je vais te monstrer l'iris, la cornée, le cristallin, la rétine, pupille que tu es de la vision !
Paule : Mon amour, ma démonstration va te crever les yeux.
Paul : Chère, très chère Paule, je vais là t'envoyer sur orbite va te faire voir.
Paule : Ah ! Paul !...
Paul : Ah ! Paule !...
Paule : Des monstres nous...
Paul : Sommes sommés d'exposer nos vues.
Paule : Nous nous exposons, nous nous dévoyons.
Paul : Pa ule, aveu gle ment vrai ment.
Paule : Paul, rêve moi les yeux !
Paul : Regarde Paule et vois !
Paule : Je vois là !
Paul : ...
Paule : Regarde Paul et vois !
Paul : Je vois là !
Paule : ...
Paul : Dans l'obscur vu nous nous dirigeons clairement.
Paule : Le visible ment : l'obscur aimant est notre orient.
Paul : Mon amour est ma foi qui m'aveugle aimant qui vers toi pointe.
Paule : Oh Paul... Touchés mes yeux de joie pleurent et brouillée ma vue est.
Paul : Paule, un mourir éclaire mon visage.
Paule : Mon visage luminé resplendit de toi de joie.
Paul : Sommes nous à l'intérieur là où il n'y a aucun éclairage ?...
Paule : Sens je de toi la présence.
Paul : Présent toi je là sens.
Paule : Paul !
Paul : Paule !
Paule : ...
Paul : Où sommes-nous ?
Paule : Nous Y sommes.
Paul : L'inconnu Y est ?
Paule : X .
Paul : Le dévoilement est à l'arrachée des paires d'YeuX ?
Paule : Visiblement.
Paul : Buto !
Paule : Danse mon ami !
Paul : Tout mon saoul !
Paule : Fi des trajets qui, de A jusqu'à Z, vont sans passer par BCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXY !... Saute ! En ! L'air !
Paul : Foin des routes qui mènent pAr le bout du neZ sans fleurer l'alphabet !
Paule : Ce qui encombre c'est la poutre, le bâton et la paille !
Paul : En plein dans l'oeil mon amie !
Paule : Bon pied bon oeil bon pied bon oeil bon pied bon oeil.
Paul : Je danse et tourne !
Paule : Tu virevoltes !
Paul : Je m'élève comme gaz en l'air !
Paule : Je ne te vois que peu.
Paul : Suis souffle !
Paule : Tu m'en bouches un coin je ne te vois plus.
Paul : Hop hop hop !...
Paule : Ah !... Suis décoiffée...
Paul : Monstre-moi...
Paule : Vois là : mes cheveux en tout sens.
Paul : De la racine à la pointe c'est tout méli-mélo...
Paule : Prête-moi tes cils pour démêler.
Paul : Prends dans le sens du voile.
Paule : Merci mon ami je vois le sens.
Paul : Ce n'est pas compliqué : suffit d'ouvrir l'oeil.
Paule : Oui mais le bon.
Paul : Et de déambuler.
Paule : Le nez au vent.
Paul : Voilà voir, c'est simple.
Paule : Au revoir Paul.
Paul : Au revoir Paule.
Antoine Moreau, « Monstre ! », juin 2006, un épisode de Paule et Paul pour Papiers Libres n°45.
Photographie 761.jpg, 02/02/2002, réalisée pour Adamproject.
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Parution de Passages, un épisode de Paule et Paul (Monstre !) contenu dans la sculpture confiée n°570
et réécrit par Sophie Gosselin & David gé Bartoli et Esther Salmona & Guillaume Fayard
dans le n°8 de la revue Laura.