Paule/Paul 46

Paule/Paul 46


Paul : Paule !
Paule : Paul ?
Paul : Où commence le ciel ?
Paule : Ici bas.
Paul : Mais nous y sommes alors !
Paule : Mais oui, ici et là sur la terre ferme.
Paul : Ferme est-elle fermée ?
Paule : Non pas !... Pas seulement.
Paul : Mais la terre ferme pourtant.
Paule : Mais le ciel est ouvert.
Paul : À mes pieds...
Paule : Oui il t'est ouvert.
Paul : Ah ah !... Il n'y a qu'à respirer l'air !...
Paule : Pas seulement...
Paul : Quoi d'autre si je m'emplis les poumons de l'espace ?
Paule : Je n'en sais rien.
Paul : Moi non plus.
Paule : Ça fait une belle jambe comme on dit.
Paul : Mais...
Paule : Mais ?...
Paul : Mais quoi d'autre ?...
Paule : Je te laisse voir.
Paul : J'ouvre les yeux Paule.
Paule : ...
Paul : Je scrute l'horizon et là-haut je regarde.
Paule : Tu ne vois rien d'autre que le lointain.
Paul : Je voudrais...
Paule : Que voudrais-tu Paul ?
Paul : Je voudrais que la terre s'ouvre.
Paule : Ouvre les oreilles.
Paul : Oui.
Paule : Tu n'entends rien ?
Paul : Non...
Paule : Écoute encore...
Paul : ...
Paule : Alors ?...
Paul : Oui, peut-être, je ne sais pas...
Paule : Ton nez !...
Paul : Quoi ?!...
Paule : Est-il ouvert ?
Paul : Mais oui !...
Paule : Que sens-tu ?
Paul : ...
Paule : Sens-tu ?...
Paul : Rien de spécial.
Paule : ...
Paul : Que voudrais-tu que je sente Paule ?...
Paule : ...
Paul : ...
Paule : Ouvre la bouche !
Paul : Ah !...
Paule : Alors ?...
Paul : Aaaaaaaaahhhhh...
Paule : Ah !
Paul : Aaaaallloooors ?...
Paule : Que dis-tu ?...
Paul : Mais Paule ?... Tu ne m'entends pas ?...
Paule : Oui Paul.
Paul : Ah...
Paule : Zh !
Paul : Paule ?...
Paule : ...
Paul : J'ai des fourmis dans les pieds.
Paule : ...
Paul : ...
Paule : Ouvre les pores Paul !
Paul : Ah !... Mais... Comment Paule ?
Paule : Sue !
Paul : Ah !...
Paule : Chauffe.
Paul : Chauffe avec moi Paule
Paule : Chauffe Marcel !
Paul : Marcelle ?...
Paule : Chauffe Paul !
Paul : Paule ! Je sue !...
Paule : Je sue aussi.
Paul: Nos pores s'ouvrent.
Paule : Ce sont des torrents qui coulent.
Paul : Paule ! Je suis emporté.
Paule : Paul, nous sommes transportés dans les eaux.
Paul : Ah Paule... Je n'ai plus pied.
Paule : Tu flottes.
Paul : Il pleut !...
Paule : Ciel !...
Paul : ...
Paule : Tu entends l'orage ?
Paul : Oui.
Paule : Tu vois les éclairs ?
Paul : Oui.
Paule : Tu sens la boue ?
Paul : Oui.
Paule : Tu...
Paul : Oui.
Paule : ...
Paul : ...
Paule : ...
Paul : Paule...
Paule : Oui...
Paul : Où allons nous ?
Paule : Nous y sommes.



Paule, Paul, 46.
Antoine Moreau, octobre 2007
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Photographie : Bambou, http://www.flickr.com/photos/42385659@N00/313174345/
Denis Segalat, 2006
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Ne jamais rien prendre au pied de la lettre !...

Ne jamais rien prendre au pied de la lettre !...


Paul : Bonsoir Paule.
Paule : Bonsoir Paul.
Paul : Paule, je suis confus, je ne suis pas sûr de m'être bien fait comprendre.
Paule : Mais je ne te comprends jamais Paul entièrement de toutes les façons possibles.
Paul : Je m'en doute, je serais dévoré.
Paule : Y'a hiatus entre nous, non ?...
Paul : Oui Paule, y'a qu'à voir... mais quelques fois Paule, me comprends-tu ?...
Paule : Mais Paul, oui, je saisi des morceaux comme brisures.
Paul : Ah... Je l'espérais tant, et... que tu recolles ces débris pour voir l'image de mes mots.
Paule : C'est ainsi que je te comprends Paul.
Paul : Aaah...
Paule : Pas au pied de la lettre Paul ! Mais au corps de l'image Paul.
Paul : Ah Paule... Ainsi tu me comprends entre les mots.
Paule : Pas au pied du mur Paul !
Paul : Les images font fenêtres quand les mots font murs.
Paule : La littéralité est la pire des littératures.
Paul : Déjà que la littérature est la pire des écritures...
Paule : Ah !... Ah !... Que les mots soient troués !... Par les images !... Trouons, trouons !...
Paul : Leur sens dessus-dessous tourneboulés par le double et triple et quadruple et quintuple et sextuple sens !
Paule : Hé ! Ce n'est pas insensé ça ! C'est le sens même des mots qui respirent d'aise, non ?
Paul : Ah oui Paule !... Les mots à sens unique sont des mots-morts.
Paule : Un mot pointe les nez les oreilles les yeux la bouche les pores et j'en oublie des trous et des meilleurs !
Paul : Quel régal qu'un mot qui s'image à plein poumon...
Paule : Dans le sens du vent les lettres les couleurs et les lignes.
Paul : Mais !... Ma chère Paule, (tu le sais)... nous sommes souvent pris au mot...
Paule : Mon cher Paul, oui : pris au piège, au pied (« au pied ! » dit le maître à son chien) de la lettre.
Paul : Ne jamais rien prendre au pied de la lettre !...
Paule : Non non non, mais mettre la main à l'image.
Paul : Croisons les lignes ! Des traits qui se mêlent.
Paule : Nos mots, portons les de la bouche aux oreilles !
Paul : Nos images entre terre et ciel !
Paule : Nous savons lire entre les lignes bon sang !
Paul : Nous savons voir entre les formes nom de nom !
Paule : Pour qui nous prenons-nous quand nous nous mettons à ce point au pied de la lettre ?
Paul : Paule, (je vais te le dire) : pour des moutons bêlants à la Loi immuable.
Paule : Mais quoi!... La Loi, fait la vie !... Elle ne saurait être lettre. Morte. Définitivement. Inscrite.
Paul : Oui Paule, la Loi c'est ta langue qui bouge dans ta bouche.
Paule : Paul d'amour, c'est ta langue qui bouge dans ma bouche.
Paul : Nous parlons la même langue ma chère amie, la Loi en nous, nous libère de la lettre mortelle.
Paule : Il n'y a d'écritures que l'Écriture, de créateurs que le Créateur, de textes que le Texte...
Paul : Ah !... Tu y vas un peu fort ma douce à la peau si lisse que j'y glisse dans l'troulàlàytrou...
Paule : Si j'embrasse la Loi, ce n'est pas pour être esclave des textes !
Paul : Au pied !...
Paule : Si j'offre mes oreilles et mes yeux aux mots ce n'est pas pour me donner à la lettre.
Paul : Piégée !
Paule : Quand je t'embrasse, Paul, je ne t'écris pas sur la langue.
Paul : Paule...
Paule : Et ma voix au creux de ton oreille te susurre...
Paul : Ah Paule !... Entre ta bouche à mon oreille il y a...
Paule : Tu aimes le par coeur.
Paul : Oui Paule, je connais par coeur mieux que par cervelle.
Paule : Voilà ! La Loi est là qui bat.
Paul : Elle combat ses textes même, ceux écrits par les scribes.
Paule : Oh... Les scripteurs... Ils ont le pouvoir mais ne voient pas l'Image.
Paul : Les scribes forcent à la servitude ceux qui aiment le son du battement.
Paule : Les scripteurs font les lois, pas la pluie, pas le beau temps.
Paul : Ce sont nos ennemis Paule et nous les aimons comme tels.
Paule : Comme ennemis distingués par nos soins ils sont estimables.
Paul : Nous les aimons, non ?
Paule : Oui Paul, quelques-uns : ils sont agents-doubles, dans les gestes, dans les faits, dans le souffle.
Paul : Ah ah ah !...
Paule : Ils ont été retournés (Par Le souffle De La Bouche !...), sont de bons indics pour le palpitant.
Paul : Ah Paule... Je t'aime...
Paule : Paul, je t'aime...
Paul : Mêlons nos langues...
Paule : Elles ne sont pas du bois dont ont fait l'papier.
Paul : En elles s'inscrit le coeur qui palpite.
Paule : Elles sont du Verbe dont on fait la Viande.
Paul : Ah !... Je meurs je vis je meurs je vis !
Paule : Aaaah... Paul...
Paul : Aaaah... Paule...
Paule : Je vis je meurs je vis je meurs...
Paul : Je vois...
Paule : je mords...
Paul : Dévore moi...
Paule : Encore...


« Ne jamais rien prendre au pied de la lettre !... », un épisode de Paule et Paul écrit pour le n° 49 de Papiers Libres.
Antoine Moreau, mai 2007.
« Pagne Wax », Photographie, Jean-Noël Lafargue, 2005.
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Paule, Paul /44



Paul : Bonjour Paule, comment vas-tu ?
Paule : Bien Paul et toi ?
Paul : Bien. Pourquoi pas ?...
Paule : Oui : pourquoi pas ?...
Paul : Bon !...
Paule : Bon... Ça va bien.
Paul : Nous y allons bien de toutes les façons possibles.
Paule : Nous allons bien À LA FIN voir ce que nous allons voir !
Paul : Nous y allons sans fin, nous y allons à l'infini ma chère.
Paule : La fin est aussi fine (in fine) qu'elle est insaisissable, non?
Paul : Le fin du fin, vois-tu Paule, c'est l'infini non fini in fine à la fin des fins.
Paule : Mais Paul... (qui voit l'infra-fin là) ? Je ne vois pas...
Paul : Il n'y a pas le choix...
Paule : Pas d'autres fins que la fin ?...
Paul : (La fin)alité c'est (la fin).
Paule : Tu n'y vas pas par quatre chemins...
Paul : J'ai le nez creux fin.
Paule : T'es né pour y'aller direct... Là...
Paul : Mais Paule... Mais... Que me dis-tu là ?...
Paule : Oh oh Paul... Ne fais pas l'ignorant mon ami...
Paul : ?...
Paule : Tu vas bien, oui, tu Y vas bien, oui, de toutes les façons possibles mon cher.
Paul : Que tu y vas !...
Paule : Et toi donc !...
Paul : Paule... Paule... Si j'ose entrevoir ce que...
Paule : ...
Paul : (Je... (Je n'envisage rien d'autre que d'y aller comme je vais (bien) (bien sûr que je vais bien !)...
Paule : Tu y...
Paul : Et je VAIS bien (merci).
Paule : Tu y vas bien comme tout le monde tu n'as pas le choix tu...
Paul : Chère Paule, je ne dis pas le contraire, qui pourrait ?
Paule : Ah !...
Paul : Mais l'affaire n'est pas entendue pour autant.
Paule : Ce que tu sais aussi bien que moi c'est que c'est ta fin et que tu y vas tel que je te vois là y aller les doigts dans le pif.
Paul : Tu te trompes Paule...
Paule : Ah !...
Paul : Je te trompe Paule...
Paule : Ah !...
Paul : Je me trompe moi même...
Paule : Ah !...
Paul : Je n'y vais pas les doigts... j'y vais...
Paule : Tu y vas Paul.
Paul : J'y vais ; n'y chois pas Paule.
Paule : Ah !... Tu crois ?... Mais qu'est-ce que tu crois ?
Paul : [...]
Paule : Ah ah !... Croa croa... T'entends ?...
Paul : Je n'entends que les [...]
Paule : Ouvre les ]]oreilles[[.
Paul : Je vois des ailes ouvertes aux vents.
Paule : Tes plumes, vlan, tu vas au vent, les perdre, elles volent, tu chuteras raide dead sur la terre ferme.
Paul : Je suis là et tu n'en finis pas, chère Paule, de....
Paule : Mais Paul ! Tu n'as pas bientôt fini ?...
Paul : Ma fin... Comment peux-tu ?...
Paule : M'enfin Paul... Tu n'es pas...
Paul : Que non ! (je (ne (peux (pas) avoir) de) fin) (car (je (n'ai (pas) eu) de) commencement).
Paule : Ah !... Quoi ?... Mais !... Ah ah !...
Paul : Écoute-moi : [je [suis [vide] là] vivant].
Paule : ...
Paul : [Ce [vide [là [dedans [est] la] vérité] là] présente]...
Paule : ...
Paul : [La [vérité [c'est [la...
Paule : ...
Paul : [Je [ne [suis [pas [encore [né le] serai] mort] né] à] nouveau] : rené là.
Paule : René ?
Paul : ...
Paule : Renée ?...
Paul : [Ce [ne [sera [pas [la [fin, [mais enfin] l'infini],
Paule : ...
Paul : l'évènement] qui] me] ravit], le]...
Paule : ...
Paul : [Pour [l'infini [et [dans [l'infini [et] par] l'infini] et] à] l'infini].
Paule : ...
Paul : ]Nous ]ne ]sommes[ pas[ Paule[.
Paule : ...
Paul : [Nous [n'y sommes] pas].
Paule :
Paul : [Pas] à [pas] [nous] y [allons] là où [nous] [allons].
Paule : ...
Paul : ...¡ sɹǝʌuǝ,1 à ǝpuoɯ np ǝɹıɹ ǝp ıoɯ-ʇǝɯɹǝd ¡ ɥɐ ɥɐ
Paule : Tu...
Paul : Tu re lu tu tu !...
Paule : ...
Paul : Tu penses trop Paule : dépense-toi sans compter !
Paule : ...
Paul : Ne crée pas trop Paule : décrée à foison !
Paule : ...
Paul : Ne vit pas trop Paule : meurt à l'envie !
Paule : ...
Paul : Meurt-de-ne-pas-mourir.
...1nɐd : ǝ1nɐd
¿ ǝ1nɐd : 1nɐd
...1nɐd : ǝ1nɐd
¿ ǝ1nɐd : 1nɐd
...d : ǝ1nɐd
Paul : Partons Paule, parlons d'autre chose, c'est sans fin et la fin nous ne la toucherons pas du doigt.
Paule : J'ai le ventre qui se creuse et l'esprit qui s'ouvre.
Paul : Allons casser la croûte et lire.
Paule : Oui Paul ! Je vais te lire à haute voix un texte, un livre entier même.
Paul : Paule ! Je vais te faire des pâtes fraîches avec une sauce à la tomate épicée et te servir du vin rouge à température ambiante.
Paule : Allez !... Allons-y !...
Paul : Allons !



Paule et Paul 44, Antoine Moreau juin 2007
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Ah là là...




Paule : Paul.
Paul : Paule.
Paule : Sommes nous bien là quand nous y sommes ?
Paul : Sommes où ?
Paule : Alors là !
Paul : Là ?
Paule : Là !
Paul : Où est-ce là ?
Paule : Pardi !...
Paul : Parti.
Paule : Plus là ?...
Paul : Plus là.
Paule : Nous n'y sommes pas.
Paul : N'en sommes plus là.
Paule : Où en sommes nous en somme ?
Paul : Nous en sommes, de là à là et là...
Paule : Où est-ce là ?...
Paul : Tu ne vois pas.
Paule : Tout n'est pas visible.
Paul : « Le non-vu est le prochain visible » Michel dit.
Paule : Le proche Un : là !
Paul : Voilà ! : là va là est là.
Paule : Ah là là !...
Paul : « Ni situé ni spatialisé est le vide sa surabondance s'atomise s'étoile se solarise. »
Paule : ... et Michèle l'as-tu vu ?...
Paul : Non.
Paule : Mais je t'ai interrompu...
Paul : Non.
Paule : ...
Paul : Si je me souviens bien j'allais dire : des étoiles nous venons. Poussière et cendre.
Paule : Poussières et cendres.
Paul : Oui Paule et y retournons. Au vent, vent traterre, vent debout, vent fait.
Paule : Ceci dit cela a été dit il y a long temps dit.
Paul : Oui Paule : « oui tu es poussière à cette poussière tu retourneras ».
Paule : Tombons des nues.
Paul : Surprenant, non ?
Paule : N'avons nous pas de lumières pour nous éclairer le soir la nuit ?
Paul : Mais Paule !... La matière noire est là tout le temps partout toujours !...
Paule : Non-vue là ! Proche invisible.
Paul : Sommes peuplés !
Paule : ... Fantômes ?...
Paul : ... Anges, Paule !...
Paule : Ah !...
Paul : Hé !...
Paule : Ho !...
Paul : Hu !...
Paule : Ça bataille là !...
Paul : Là n'est ni là-haut ni là-bas mais là là.
Paule : Ah là là...
Paul : Ah là là là là...
Paule : Mars est l'astre.
Paul : Ma chère à la peau douce, ça fait des siècles et des poussières...
Paule : Je ! Suis une étoile bon sang !
Paul : Mais oui !... En chair là !... La Toile le réseau des réseaux l'internet...
Paule : Je sais amour de mes yeux : plein de planètes des lieux des sites des noeuds et des courants !
Paul : Océans de galaxies ! Un superamas !
Paule : Que dis-tu ?... Des superamas d'amas de grappes de galaxies mon ami !...
Paul : Oui ! Venues de là et là de partout des mondes là ! Venus.
Paule : Tu n'en vois qu'un petit bout des mondes.
Paul : L'invisible est l'Un visible.
Paule : Tu ne peux mieux dire : l'Un est notre proche Un visible.
Paul : L'Un n'existe pas : il subsiste.
Paule : Hein ?...
Paul : Amour de mes yeux : l'Un se dérobe à la vue, reste le voile.
Paule : L'Un visible ment ?
Paul : Mais oui ! Comme le mot ment !
Paule : Hum... Alors l'Un visible est l'invisible ?
Paul : Mais oui Paule ! Ce n'est pas un spectre l'Un.
Paule : Un croyable !...
Paul : N'est-ce pas ?...
Paule : Mais c'est à mourir de rire !
Paul : Mais oui !
Paule : Ah Ah Ah !...
Paul : Eh eh eh !...
Paule : Ih ih ih !...
Paul : Oh oh oh !...
Paule : Uh Uh Uh !...
Paul : Je...
Paule : m'en...
Paul : vais.
Paule : Au...
Paul : re...
Paule : voir...
Paul : Paule.
Paule : Paul.



« Ah là là... », un épisode de Paule et Paul écrit pour Papiers Libre n°48.
Antoine Moreau, février 2007, avec deux extraits de « Meridiana Lux » de Michel Cassé et de la Bible (Genèse 3/19, traduction Frédéric Boyer et Jean L'Hour, Bayard). Photographie : « Désert marocain », Stéphanie PRINEAU, 09.07.06
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Paule, Paul /42


Paul : Bonsoir Paule.
Paule : Bonsoir Paul.
Paul : Belle soirée, non ?...
Paule : Oui c'est une belle soirée.
Paul : Calme et douce.
Paule : Oui...
Paul : Une soirée
Paule : Qui passe
Paul : Rien qui ne lasse
Paule : Les chants des oiseaux
Paul : Les chandelles sur la table
Paule : La lune
Paul : Les étoiles
Paule : Un soir comme ça sans penser
Paul : Il fait nuit, non ?...
Paule : Oui, c'est une belle nuit.
Paul : La lune a sa forme de croissant.
Paule : Paul... Au petit matin...
Paul : Oui ?...
Paule : J'en veux...
Paul : ...
Paule : Des croissants.
Paul : Jean de la...
Paule : Fontaine ?...
Paul : Lune.
Paule : Ah !...
Paul : Ah ah ah !... Et un bol de chocolat chaud (au beurre les croissants) ?
Paule : Oui !
Paul : Le soir est tiède, le vent faible rafraîchit la peau.
Paule : Le petit matin...
Paul : La soirée ne fait que commencer. As-tu vu le soir tomber ?
Paule : Oui, la nuit a gagné le ciel et la terre en même temps tu as vu.
Paul : Ah ah !...
Paule : Ah ah ah !...
Paul : Oh oh !...
Paule : Oh oh oh !...
Paul : Des cigales au creux de mon oreille tu entends ?
Paule : Oui.
Paul : Nous pourrions discuter toute la nuit.
Paule : Nous pourrions discuter toute la nuit.
Paul : Cela va sans dire comme on dit.
Paule : Cette soirée est magnifique...
Paul : Je me sens bien et toi ?...
Paule : Je ne pourrais être mieux là. J'ignore ce qui fait la perfection de cet instant.
Paul : C'est une belle soirée.
Paule : Tout y est : le temps, l'alentour, les odeurs même, tu sens ?
Paul : Oui les odeurs.
Paule : Je ne cherche pas à savoir l'heure.
Paul : Moi non plus.
Paule : Je ne cherche pas.
Paul : Je ne cherche pas non plus.
Paule : Nous avons la soirée.
Paul : Au petit matin il fait plus frais.
Paule : Oui, c'est agréable.
Paul : Boire un petit coup aussi.
Paule : As-tu du vin ?
Paul : Devine...
Paule : Oui ?...
Paul : Oui !
Paule : Ah !... Trinquons alors !...
Paul : Voilà la bouteille, du blanc sec et frais.
Paule : Tu as pensé aux verres ?
Paul : Mais oui. Tiens.
Paule : Merci.
Paul : À la tienne Paule !...
Paule : À la tienne Paul !...
Paul : Trinquons pour rien de spécial.
Paule : Pour quoi pourrions nous trinquer ?
Paul : Pour la santé.
Paule : Ah oui... Santé Paul !
Paul : Santé Paule !
Paule : Encore un verre ou deux...
Paul : Ou trois...
Paule : Et nous serons fins pétés.
Paul : Fins faits...
Paule : Il fera nuit et chaud.
Paul : Pour le moment : santé !
Paule : À la tienne !
Paul : Manque des huîtres.
Paule : Mais j'en ai dans ma sacoche !...
Paul : Ah ! Avec mon couteau, je vais les ouvrir !
Paule : Mais oui ! Elles sont bien fraîches.
Paul : Hum...
Paule : Hum...
Paul : Quelle soirée Paule.
Paule : Ce vin est... (ce qu'il doit être bien entendu, divin.)
Paul : Mais oui !... Tiens, goûte cette huître...
Paule : Hum... La mer en moi et moi en émoi.
Paul : Hum...
Paule : Allons nous asseoir là-haut.
Paul : Oui, excellente idée.
Paule : Tu me suis ?
Paul : Je viens.



Antoine Moreau, "Paule, Paul /42", mars 2007.
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