Paule, Paul / 41



Paul : P a u l e
Paule : Paul ?
Paul : P a u l e !
Paule : Paul !...
Paul : J e . . .
Paule : ...
Paul : J e . . .
Paule : Mais Paul !...
Paul : J e . . .
Paule : Paul !?...
Paul : J e
Paule : ...
Paul :
Paule : Mais...
Paul : J e
Paule : Paul, que t'...
Paul :
Paule : Où...
Paul :
Paule : Qu'est-ce que...
Paul : J e
Paule : ...
Paul :
Paule : P...
Paul :
Paule : Paul...
Paul :
Paule : Mais Paul !...
Paul :
Paule : Paul ! Que...
Paul : J e
Paule : ...
Paul : P . . .
Paule : Paul ?...
Paul :
Paule : Je...
Paul :
Paule : Qu'est-ce qui...
Paul :
Paule : Pensais te trouver.
Paul :
Paule : Je pensais te...
Paul :
Paule : Mais dis-moi...
Paul :
Paule : Je ne...
Paul :
Paule : Suisseule...
Paul : J e
Paule : Là je...
Paul :
Paule : Trouve ( ) les (mo)ts (mo)i.
Paul :
Paule : Dans l'vide hein !!!
Paul :
Paule : Que veux-tu que j'te dise ?
Paul :
Paule : Ce que j'ai fait de ma journée ce que je pense ce qui me trotte dans la tête je me suis promenée toute la journée ?
Paul :
Paule : Et...
Paul :
Paule : ... Hé !...
Paul :
Paule : Hé Paul !...
Paul :
Paule : Y es-tu ?...
Paul :
Paule : Tu n'y es pas mon ami. Tu n'y es pas !...
Paul :
Paule : Moi là me voilà seulement seule là.
Paul :
Paule : J'y suis pour toi Paul.
Paul :
Paule : Paul j'y suis pour toi.
Paul : J e
Paule : Pour toi j'y suis Paul.
Paul :
Paule : J'y suis Paul pour toi.
Paul :
Paule : Je...
Paul :
Paule : ...
Paul :
Paule : PAUL !!!
Paul :
Paule : P...
Paul :
Paule : Alors voilà tout...
Paul :
Paule : ...
Paul :
Paule : ...
Paul :
Paule : ...
Paul :
Paule : Vais m'évanouir moi Paul.
Paul :
Paule : Vais tomber je...
Paul :
Paule : Choir là.
Paul :
Paule : Tiens debout 'core.
Paul :
Paule : Tes yeux !
Paul :
Paule : P...
Paul :
Paule : P a u l
Paul :
Paule : ( )
Paul :
Paule : M'en vais.
Paul : j e
Paule : 'Revoir Paul.
Paul :
Paule : Au revoir...
Paul :
Paule : ...
Paul :
Paule :
Paul :
Paule :


Antoine Moreau, Paule, Paul /41. 2007.
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En suivant à travers les airs.



Paul : (Paule) ?...
Paule : Paul ?...
Paul : Paule : je n'irai pas pas pas droit au but : j'irais maladroit en en en ma marche.
Paule : Attention à la m... Paul !... Vois-tu ?...
Paul : Je manque quasiment tomber chaque fois que je lève la jambe.
Paule : Regarde devant toi !
Paul : Suis (face) au point aveugle.
Paule : Dame !...
Paul : Comme je te vois : mon regard n'est pas du bois dont on fait les flèches de Sébastien, le Saint archer criblé par ses hommes mêmes.
Paule : Diantre !...
Paul : Ma vision est aussi courbée que l'espace-temps l'est et les trous noirs me percent (de toute part).
Paule : En suivant à travers les airs, par la pensée,
Paul : La ligne toute droite et fictive sensée
Paule : Être décrite avec son rayon visuel,
Paul : Jusqu'au bout opposé ; la vue est arrêtée
Paule : Très loin à droite, par une longue jetée
Paul : Qui, terminant la plage, avance dans la mer ;
Paule : Elle est très exposée, il y fait beaucoup d'air ;
Paul : Une mince fumée, en partant d'un cigare,
Paule : S'éloigne avec vitesse et violence. Un phare
Paul : M'éblouit : il m'est clair que je suis vu.
Paule : Et nu et su et tout cru englouti par la bouche.
Paul : Qui dévore tout ce qui se voit.
Paule : Tu es dans la ligne de mire Paul.
Paul : Comme tout ce qui a reflet (Paule).
Paule : Tu n'es pas DANS l'action (directe). Tu es à côté (de la plaque tournée).
Paul : L'action directe n'est pas ma tasse de thé. Je suis DANS la tourneboule motrice.
Paule : Hum hum... La dialectique tu pratiques : tu affirmes, nies et in fine nies ce qui nie.
Paul : Oui Paule !... Affirmation, négation et négation de la négation. La pensée, une-fumée-d'un-feu, va par volutes, non par volontés positives. Elle se développe comme parfums fins.
Paule : Tu es loin de loucher sur ce qui brille et vouloir le flacon c'est ton tarin qui t'indique le bon chemin.
Paul : Je manque tomber quand je marche je tiens debout ainsi je vois je vais et je viens je sens que je manque tomber quand je marche mais je tiens debout ainsi et je vois et je vais et je viens et je sens que je manque tomber quand je marche et je tiens debout.
Paule : Tu ne t'étales pas au sol.
Paul : Je lève la jambe (gauche) et puis la jambe (droite) sans penser à marcher : je ne tombe pas.
Paule : Tu vois ! Tu manques tomber. Tu ne chutes pas. Tu manques tomber à chaque fois sans y parvenir là au sol chu.
Paul : Je vais d'ici à là, ah là là, c'est ici aussi là et là aussi c'est ici une fois qu'on y est là.
Paule : Hé Paul que j'aime le tour du pâté de maisons ne se fait pas directement de là à là !...
Paul : Ah là là !... Non non non... Le cheminement va en travers, la ville est maillée de rues et qui plus est sont courbes.
Paule : La voie directe va droit dans le mur.
Paul : Cul de sac (Paule) !... L'action directe ne mène pas au passage DE l'acte.
Paule : Je t'entends bien Paul : le passage À l'acte n'est pas le passage DE l'acte. N'est pas ce qui fait passage À l'action.
Paul : Oh oh !...Tu m'as bien compris : le passage À l'acte est (déjà) passé dépassé.
Paule : Mais qu'est-ce qui fait acte DE passage ? Qu'est-ce-qui-passe ? Qu'est-ce-qui-se-passe-là ?
Paul : Ce qui se passe AU passage. C'est DE passage. C'est l'ouvre DE l'oeuvre c'est l'ouvre À l'oeuvre.
Paule : Ah !... Mes trous tous mes trous. Ouverts.
Paul : À pied d'oeuvre je marche Paule à travers voies.
Paule : Je suis à tes côtés Paul.
Paul : Nous sommes présents.
Paule : Mais Paul, (dis-moi au fait), qu'est-ce qui fait action en fait ?
Paul : Bah... Tu vois... Tout ce qui n'est pas (DU EN PAR) le direct.
Paule : L'en différé est l'acte alors ?
Paul : Bah oui... C'est autour de l'action que l'acte est : avant, après, mais pas directement l'action proprement dite proprement dite elle explose : pfffuittt !...
Paule : Pfffuittt ?...
Paul : Crois-tu Paule d'amour que la ligne droite est le plus court chemin pour aller d'un point à l'autre ?
Paule : Suis-je tentée de dire oui ?...
Paul : Tu te poses la question.
Paule : Je le dis : oui.
Paul : Cours toujours. La ligne droite ma chérie, c'est le compas dans l'oeil : crevé.
Paule : Aie !...
Paul : Tu le dis borgne. L'action directe est l'action directement au trou noir. Le temps réel est réellement le temps mort.
Paule : Suis déboussolée là.
Paul : Non pas !... Sébastien se tord les yeux au ciel, c'est l'amant de ton coeur.
Paule : Ah... Paul... Je fonds, mes larmes sur mes joues, sinueuses, humidifient ma peau.
Paul : Son regard t'indique l'Aimant.
Paule : Je prends l'eau et me jette.
Paul : Tu prends acte.
Paule : Je suis agie par les vagues.
Paul : Tu ne t'agites pas.
Paule : Je flotte.
Paul : Tu baignes dans les tourbillons.
Paule : Je manque couler mais fait surface .
Paul : Il n'y a pas de droites lignes, même à l'horizon la courbe est.
Paule : Je fais la planche : mes reins sont creusés, mes seins bombés.
Paul : Où vas-tu Paule ?
Paule : Au revoir Paul.
Paul : Au revoir Paule.
Paule : Où vas-tu toi ?
Paul : Faire un tour.


« En suivant à travers les airs », un épisode de Paule et Paul écrit pour le n°47 de « Papiers Libres ».
Copyright : Antoine Moreau, novembre 2006 (avec un extrait de « La Vue » de Raymond Roussel),
« Ma peau et moi », une photographie de KRN pour « Le livre de peaux », 23 février 2005.
Copyleft : ce texte et cette photo sont libres, vous pouvez les copier, les redistribuer et les modifier selon les termes de la Licence Art Libre http://www.artlibre.org


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Paule, Paul /39




Paul : Paule Paule Paule !...
Paule : Pardon ?...
Paul : Paule ! Je m'appelle Paul !...
Paule : Je le sais Paul et moi, je m'appelle Paule.
Paul : Ah ah !... Entre nous y'a l'e.
Paule : Tu ne l'as pas : l'e m'est.
Paul : Ah !... Tu t'le mets à la fin, moi suis sans.
Paule : Poul !... Sens-tu ton...
Paul : Poule ! T'as l'e.
Paule : Heu...
Paul : Heu...
Paule : Tu ne sais pas quoi.
Paul : Je ne sais pas quoi.
Paule : J'y pense là je te le dis si non je vais oublier tout de suite.
Paul : Dis Paule je t'écoute.
Paule : La technique est bonne quand elle se fait oublier.
Paul : Mais oui Paule comme l'art est bon quand il se fait oublier !
Paule : Mais oui ! Et l'économie du pareil au même : l'économie est bonne quand elle se fait oublier.
Paul : Oui, oui oui ! La vie est bonne quand elle se fait oublier.
Paule : Que le monde est bon quand il se fait oublier.
Paul : Je suis bon quand je me fait oublier.
Paule : Tu es meilleur oublié que publié à vau l'eau.
Paul : Horreur ! Je ne veux pas de pub pour ma pomme.
Paule : Je suis bien moi quand je me fait oublier.
Paul : Quelle félicité...
Paule : Je ne désire faire que me faire oublier.
Paul : Mais c'est beaucoup mieux que de se faire publier par un canard.
Paule : Je suis d'accord Paul, toi aussi, ce que tu fais tout ce que tu fais se fait oublier.
Paul : Passe ça passe.
Paule : Repasse ça peut repasser aussi sec dans le désert une oasis là l'oubli revient il est là tu t'en rappelles.
Paul : Le vent efface les traces.
Paule : L'eau désaltère.
Paul : Un moula moula pond dans un acacia.
Paule : L'oeuf là !
Paul : Tu l'as l'oeuf Paule.
Paule : L'oeuf m'est.
Paul : Ah !... Tu t'l'oeuf mais moi suis sans.
Paule : Poul !... Sens-tu ton...
Paul : Poule !
Paule : Houlà !...
Paul : Houlà !...
Paule : Essuie la poussière et poursuis ton chemin
Paul : Avec toi douce amie.
Paule : Si ça te chante.
Paul : Sifflons sans en avoir l'air.
Paule : Le vent est vaste.
Paul : Nous sommes en l'aire.
Paule : Ma main comme le temps, prends.
Paul : L'eau est là sous le sable.
Paule : Qui coule de source.
Paul : N'as-tu pas faim ?
Paule : Me ferais bien un e au plat.
Paul : Un e à la coque moi.
Paule : Oui !... Avec des mouillettes !...
Paul : Ah !... J'en salive...
Paule : Mettons nous à l'ombre dans un bar quelque part par là.
Paul : Oui oui !...
Paule : Je n'ai plus souvenir de ce qui nous a amené jusqu'ici.
Paul : Un galliforme ?
Paule : Un traquet à tête blanche ?
Paul : Gallus gallus ?
Paule : Oenanthe leucopyga ?
Paul : Heu...
Paule : Heu...
Paul : J'ai oublié Paule.
Paule : Je ne t'oublie pas.
Paul : Tu t'appelles bien Paule ?
Paule : Oui Paul.
Paul : Ah !... Voilà l'oeuf à la coque ma cocotte !...
Paule : Mazette !...
Paul : Coupe le côté le plus pointu et enlève la coquille illico le chapeau hop !
Paule : Le coq est mort le coq est mort !...
Paul : il ne dira plus
Paule : cocodi
Paul : cocoda
Paule : il ne dira plus
Paul : cocodi
Paule : cocoda
Paul : cococodi
Paule : cocodi
Paul : cocoda...
Paule : ...
Paul : ...
Paule : Hum... C'est bon...
Paul : Un peu de sel ?
Paule : Oui, merci. Un peu de poivre ?
Paul : Oui, merci.
Paule : Il en faut peu pour être heureux.
Paul : Vraiment très peu pour être heureux.
Paule : Il faut se satisfaire du nécessaire.
Paul : Un peu d'eau fraîche et de verdure.
Paule : Un oeuf !
Paul : À la coque !...
Paule : À la tienne Étienne !...
Paul : Paule... Je m'appelle Paul.
Paule : Je le sais Paul et moi, je m'appelle Paule.
Paul : Ah ah !... Entre nous y'a l'e.
Paule : Tu ne l'as pas : l'e m'est.
Paul : Ah !... Tu t'le mets à la fin, moi suis sans.
Paule : Poul !... Sens-tu ton...
Paul : Poule ! T'as l'e.
Paule : Heu...
Paul : Heu...
Paule : Allez, trempe ta mouillette et régale toi Paul.
Paul : Marie trempe ton pain Marie trempe ton pain Marie trempe ton pain dans la sauce, Marie trempe ton pain Marie trempe ton pain Marie trempe ton pain dans le vin.
Paule : Nous irons dimanche à la maison blanche,
Paul : Toi en nankin,
Paule : Moi en bazin.
Paul & Paule : Tous les deux en escarpins
Paule : Paul, je m'appelle Paule.
Paul : Entre nous y'a comme une coquille.
Paule : Non pas !... C'est l'e qui m'est à la fin.
Paul : Moi suis sans.
Paule & Paul : Allons !... Dégustons nos oeufs à la coq !...


Un épisode de Paule et Paul (n° 39)
Copyright : Antoine Moreau, novembre 2006.
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Taupe niveau.

Taupe niveau.


Paul : 'jour Paule...
Paule : 'jour Paul...
Paul : La nuit, même noire, est claire.
Paule : Nous y voyons mieux qu'en plein jour.
Paul : Pour sûr !... La journée hallucine la rétine.
Paule : Sous le soleil nous suons.
Paul : Nous vivons mieux dans le noir.
Paule : C'est clair comme on dit de l'eau de roche.
Paul : Les étoiles, ma foi, ne sont pas là pour peau de balle.
Paule : Oh non... Elles luisent et... et... éclairent.
Paul : Mais oui !... Nous y voyons mieux qu'en plein jour !
Paule : Nous y voyons moins loin, nous y voyons mieux près.
Paul : La nuit m'est claire.
Paule : Ah Paul !... Peau contre peau nous partageons l'épiderme à l'abri des regards.
Paul : Pour vivre heureux vivons la nuit.
Paule : Cachés sous la lune, sans soleil nous respirons d'aise.
Paul : Nous n'avons rien à montrer, rien à prouver, nous sommes là à portée de peau l'un l'autre.
Paule : De l'ombre nous sommes. Ce qui se montre par l'ombre n'est pas monstrueux.
Paul : C'est frais c'est vrai.
Paule : Ah !... Nous découvrons ensemble la chose tapie qui veille.
Paul : Elle est là entre nous se dit y'Ha ivfvoyr, y'Ha pbaah, y'Ha fécnenoyr.
Paule : Comme Une Taupe Là... Sous Terre. La Chose. Comme Trésor.
Paul : Ha iragre, yà, l'à fbhssyr, av har av qrhk : Ha, c'est tout et ça valse à trois temps!...
Paule : Je vois que tu vois. La nuit y invite mieux qu'aucun jours, n'est-ce pas ?...
Paul : La chose est grise, sans m'étourdir elle m'élève aux couleurs.
Paule : Elle n'est pas sombre, elle n'est pas lumineuse, elle se fond avec le sol.
Paul : Dessous !... Dessous le sol. C'est taupe niveau chère amie !...
Paule : Taupe là !...
Paul : Il n'y a rien d'autre à voir que le noir profond, s'y frayer un chemin entre éclairs c'est suivre son chemin.
Paule : Avoir l'oeil est-ce cela : y voir dans le noir ?
Paul : Oui ma chère amie l'obscur est frais et vrai il n'effraie que les chats huant qui de peur pissent d'y voir.
Paule : Ce n'est pas tant que nous avançons masqués mais plutôt que nous sommes nous mêmes masques n'est-ce pas ?...
Paul : Tu vois !
Paule : Et que nous poursuivons notre chemin à la bonne étoile. Sans histoire.
Paul : Oui. Gardons-nous de l'éclairage de celle-là, l'étoile déchue, je veux dire le Soleil-Satan.
Paule : Ah !... L'astre qui brûle la rétine si tu le regardes en face.
Paul : Tu sais Paule, depuis que le monde a basculé dans l'obscène, les feux de la rampe nous grillent les poils.
Paule : La transparence nous glace, des yeux partout, même dans le sang.
Paul : Observés nous ne sommes pas vus.
Paule : Dans l'obscène, nous ne sommes pas en scène.
Paul : Nous sommes joués, nous ne jouons pas.
Paule : Ah !... Que viennent les vers de terre !...
Paul : Qu'ils aèrent le sol en gruyère !...
Paule : Il y poussera des chardons marie, des bleuets des champs et des coquelicots. Des sureaux, des buddleias, des mimosas d'hiver aussi.
Paul : Et pas d'histoire ! Nous n'en ferons pas un jardin, c'est le jardin qui nous fera.
Paule : Un serpent sèche au soleil, une taupe se terre à l'abri de l'Oeil.
Paul : Oh !... Mais nous y sommes Paule, la nuit je suis tout ouï à toi.
Paule : Je suis là posée et tu ne prends pas la pose.
Paul : ...
Paule : Hé !... Nous ne sommes plus sous surveillance !...
Paul : Non chère Paule : nous veillons.
Paule : Le jour comme la nuit s'enlacent.
Paul : Nous n'avons rien à faire d'autre que de ne pas nous en faire.
Paule : Ah !... Et tout se fait sans que nous en soyons les auteurs.
Paul : C'est taupe niveau.
Paule : Tu le dis Paul : taupe là.
Paul : Les affaires vont reprendre, c'est l'heure d'aller se reposer.
Paule : À bientôt Paul.
Paul : À bientôt Paule.


« Taupe niveau », un épisode de Paule et Paul écrit pour le n°46 de Papiers Libres.
Copyright : Antoine Moreau, septembre 2006
Photographie : http://adamproject.net/images/10134.jpg
Copyright : Caroline Diaz, 31/12/2003.
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Monstre !

Monstre !



Paule : Paul, monstre-toi tel que tu es.
Paul : Paule, monstre-moi que ta face est ta face.
Paule : Monstre-moi la fleur de tes nerfs.
Paul : Monstre ta cervelle.
Paule : Paul, monstre-moi monstre-toi !
Paul : Paule, monstre-moi toi !
Paule : Monstre-toi tel quel tel que tu es !
Paul : Monstre-toi de la tête aux pieds telle que tu tues !
Paule : Paul ! Monstre !
Paul : Paule ! Monstre !
Paule : Monstre ! Dévore ! Moi !
Paul : Monstre-moi ta face en face.
Paule : Paul, je vais te monstrer la vérité te la sortir des yeux nom de d'yeux !
Paul : Paule, je vais te monstrer l'iris, la cornée, le cristallin, la rétine, pupille que tu es de la vision !
Paule : Mon amour, ma démonstration va te crever les yeux.
Paul : Chère, très chère Paule, je vais là t'envoyer sur orbite va te faire voir.
Paule : Ah ! Paul !...
Paul : Ah ! Paule !...
Paule : Des monstres nous...
Paul : Sommes sommés d'exposer nos vues.
Paule : Nous nous exposons, nous nous dévoyons.
Paul : Pa ule, aveu gle ment vrai ment.
Paule : Paul, rêve moi les yeux !
Paul : Regarde Paule et vois !
Paule : Je vois là !
Paul : ...
Paule : Regarde Paul et vois !
Paul : Je vois là !
Paule : ...
Paul : Dans l'obscur vu nous nous dirigeons clairement.
Paule : Le visible ment : l'obscur aimant est notre orient.
Paul : Mon amour est ma foi qui m'aveugle aimant qui vers toi pointe.
Paule : Oh Paul... Touchés mes yeux de joie pleurent et brouillée ma vue est.
Paul : Paule, un mourir éclaire mon visage.
Paule : Mon visage luminé resplendit de toi de joie.
Paul : Sommes nous à l'intérieur là où il n'y a aucun éclairage ?...
Paule : Sens je de toi la présence.
Paul : Présent toi je là sens.
Paule : Paul !
Paul : Paule !
Paule : ...
Paul : Où sommes-nous ?
Paule : Nous Y sommes.
Paul : L'inconnu Y est ?
Paule : X .
Paul : Le dévoilement est à l'arrachée des paires d'YeuX ?
Paule : Visiblement.
Paul : Buto !
Paule : Danse mon ami !
Paul : Tout mon saoul !
Paule : Fi des trajets qui, de A jusqu'à Z, vont sans passer par BCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXY !... Saute ! En ! L'air !
Paul : Foin des routes qui mènent pAr le bout du neZ sans fleurer l'alphabet !
Paule : Ce qui encombre c'est la poutre, le bâton et la paille !
Paul : En plein dans l'oeil mon amie !
Paule : Bon pied bon oeil bon pied bon oeil bon pied bon oeil.
Paul : Je danse et tourne !
Paule : Tu virevoltes !
Paul : Je m'élève comme gaz en l'air !
Paule : Je ne te vois que peu.
Paul : Suis souffle !
Paule : Tu m'en bouches un coin je ne te vois plus.
Paul : Hop hop hop !...
Paule : Ah !... Suis décoiffée...
Paul : Monstre-moi...
Paule : Vois là : mes cheveux en tout sens.
Paul : De la racine à la pointe c'est tout méli-mélo...
Paule : Prête-moi tes cils pour démêler.
Paul : Prends dans le sens du voile.
Paule : Merci mon ami je vois le sens.
Paul : Ce n'est pas compliqué : suffit d'ouvrir l'oeil.
Paule : Oui mais le bon.
Paul : Et de déambuler.
Paule : Le nez au vent.
Paul : Voilà voir, c'est simple.
Paule : Au revoir Paul.
Paul : Au revoir Paule.


Antoine Moreau, « Monstre ! », juin 2006, un épisode de Paule et Paul pour Papiers Libres n°45.
Photographie 761.jpg, 02/02/2002, réalisée pour Adamproject.
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Parution de Passages, un épisode de Paule et Paul (Monstre !) contenu dans la sculpture confiée n°570

et réécrit par Sophie Gosselin & David gé Bartoli et Esther Salmona & Guillaume Fayard

dans le n°8 de la revue Laura.

 

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