Paule s'abandonne.
Paule : Paul…
Paul : Paule ?
Paule : Je m’abandonne.
Paul : Aaaah… Joie profonde…
Paule : Je chois dénuée d’intentions, je me retrouve comme nue mue par un amour océanique.
Paul : Houlà… Tu vas boire la tasse…
Paule : J’ai bu des tasses et j’ai rendu. Me suis vidée les tripes, mon coeur a cœur d’être ouvert aux sels. Je flotte quand il pleut, suis en nage quand le soleil frappe.
Paul : Ne coule pas ma douce et chère amie, les sirènes sont des baleines grosses de…
Paule : Paul n’ait crainte : suis au sec sur la terre ferme, comme nue suis vêtue par les voiles. Mon plongeon fut le passage dans des nuages.
Paul : Tu te mouilles.
Paule : J’ai confiance. Ne suis pas prise par le vertige. Mon abandon redonne de la peau à ma peau pesante. Je pelle. Ne suis dépouillée qu’en apparence.
Paul : Tu n’es pas dans le dénuement, non non non…
Paule : Suis dans le dénuement pour qui ne voit pas la grande voile qui transporte et me vêt.
Paul : Je vois Paule que j’aime ainsi offerte aux vents mouillés.
Paule : Dans mes bras Paul abandonne toi à moi à toi à nous le don sommes doués de l’abandon.
Paul : Aaaah… Paule… Je t’embrasse.
Paule : Rien ne manque…
Paul : Ce serait un comble.
Paule : Le don est bon. Le dindon aussi avec la farce dedans.
Paul : Aaaah aaaah !… Joie joie de recevoir !…
Paule : Mais oui, mais oui !… Mais Paul tu le sais tout le monde n’est pas doué : il faut donner pour l’être.
Paul : Oui oui !… Donnons nos dons !
Paule : Est doué qui donne.
Paul : Qui a des dons donne.
Paule : Etre doué c’est donné.
Paul : La beauté du geste fait le vol gracieux du dindon farci.
Paule : Ma bouche est ouverte à la manne.
Paul : Mes yeux voient ding dingue dong !
Paule : Aaah aaah aaaaah !…
Paul : Hum… Ne t’abandonne pas trop totalement chère Paule, pas absolument entièrement.
Paule : Comment le pourrais-je ? Le dindon dodu veille…
Paul : Ah !… Mais oui ! Oh oh oh !…
Paule : Je ne suis pas nue non plus tu vois.
Paul : Oui oui je vois.
Paule : Tombe pas des nues moi… Mes pieds au sol ma tête au soleil. Je m’abandonne à l’amour seul. Pas à tout du tout. Seul l’amour me prend toute.
Paul : Oh oh…
Paule : J’ai de l’eau fraîche !…
Paul : Tend la main, t’auras du boudin.
Paule : Blanc ou noir, je les prends de bon cœur.
Paul : Tu donnes tant.
Paule : Suis sans crainte ni espoir, le présent est cadeau pour qui vit la vie vive.
Paul : Tu n’as pas peur du lendemain. T’auras du boudin.
Paule : J’entends, j’entends la chanson au loin qui vient. Ecoute, écoute !…
La chanson : « Tiens, voilà du boudin, voilà du boudin, voilà du boudin, pour les Alsaciens, les Suisses et les Lorrains, pour les Belges, y en a plus, pour les Belges y en a plus, ce sont des tireurs au cul. »
Paul : Avec des frites !
Paule : Rien ne manque à notre bonheur, seul le trop est un malheur.
Paul : Ras le bol…
Paule : Ras la casquette du trop plein.
Paul : Donnons, donnons à l’envi !…
Paule : Que le trop ne pèse et n’alourdisse nos désirs !…
Paul : Soyons légers en nos vêtements amples. Dévoilons l’espace !…
Paule : Donnons nous le temps les uns les autres.
Paul : Tous les temps !
Paule : Oui, les temps pour toutes choses.
Paul : Il est temps.
Paule : Il est grand temps…
Paul : Je pelle.
Paule : Tu m’as entendu Paul.
Paul : Viens frotter ta peau contre la mienne.
Paule : Allons.
Au loin : « Tiens, voilà du boudin, voilà du boudin, voilà du boudin, pour les Alsaciens, les Suisses et les Lorrains, pour les Belges, y en a plus, pour les Belges y en a plus, ce sont des tireurs au cul. »
Paule, Paul.
© Antoine Moreau, septembre 2003/2004
(publié dans le n° 37 de Papiers Libres, juillet-août-septembre 2004)
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326.jpg Mohini est contente de ses photos.
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Paule, Paul /19
Paul : Paule ! Bonjour !
Paule : Bonjour Paul !
Paule : A quoi penses-tu ?
Paul : A mon avvenir.
Paule : Laisse vvenir tu vverras…
Paul : Pour vvoir vvenir, chère et douce amie, me faut de bons yeux.
Paule : Pour sûr !...
Paul : Je pense à l'avvenir de mes yeux.
Paule : Tu as de bons yeux, non ?
Paul : Pour l'instant oui mais demain ?
Paule : Demain tu mettras des lunettes si besoin.
Paul : Me faudra les payer.
Paule : N'auras-tu pas les moyens ?
Paul : Mais justement Paule, c'est la question que je me pose : de quoi mon avvenir sera-t-il fait pour subvvenir à mes besoins.
Paule : Penses-tu risquer la misère cher ami aimé un jour prochain peut-être ?
Paul : La pauvvreté sûrement, la misère il n'y a pas besoin d'être sans le sous pour l'éprouvver de toutes les façons possibles...
Paule : Mon ami pauvvre, tu as bien raison. Toute cette misérable richesse qui pèse sur les épaules…
Paul : Elle alourdit l’élan.
Paule : Elle écrase.
Paul : Misérable miracle économique…
Paule : Euphorie fugace. Il te faut Paul affirmer ceci : de rien tu ne manques en étant pauvvre supposé tel.
Paul : La pauvvreté est un luxe. Je le sais, je le paie. Je ne manque de rien.
Paule : La misère une plaie. Tu le sais, elle survvient.
Paul : Elle atteint les riches, apparemment tels, comme les pauvvres, vvisiblement tels.
Paule : Elle...
Paul : La pauvvreté, elle, est un bien exigeant qui implique d’être riche.
Paule : Hum… Alors… L’économie ferait-elle l’économie des richesses ?
Paul : L’économie compte, c’est un calcul au rein du corps social.
Paule : Le foie a les foies !
Paul : La confiance entre les parties en prend un coup dans l’aile quand les calculs opèrent.
Paule : Misérable opération mue par la peur !… L’économie fait la table rase.
Paul : Où sont les invvités au partage du repas ? Où sont les convversations aimantes ?
Paule : Chacun compte ses coûts et calcule sa survvie.
Paul : C’est la gestion capitale de la vvie à deux balles !
Paule : Roulette russe des caprices du marché !
Paul : Casino des occasions perdues !
Paule : Ah… Mon amour… Transporte moi là où ce qui compte c’est ce qui ne se compte pas…
Paul : Paule ! Regarde : mes yeux dans tes yeux, regarde alentour.
Paule : Je vvois !…
Paul : Il n’y a rien à craindre.
Paule : Nous y sommes.
Paul : Somme toute, nous ne comptons pour rien au monde.
Paule : Zéro !
Paul : L’infini !
Paul : Ah ah ! Mais entre il s’écoule quelques chiffres…
Paule : Nous nous en chiffrons. Qu’il n’y ait pas d’ombre à nos lettres !
Paul : Que le calcul soit poème !
Paule : Abstrait au possible, qu’il fouille le créé.
Paul : Qu’il découvre l’inconnu.
Paule : Qu’il révèle l’origine.
Paul : C’est un nombre le monde.
Paule : Un nombre multiple.
Paul : Ah !… Je n’ai pas besoin de lunettes pour le moment. Je vvois clairement.
Paule : Vviens chez moi ami doux tu pourras vvoir à travvers ma lunette astronomique.
Paul : Je veux bien vvoir.
Paule : Tu vverras le nombre et ses nombres en nombre infini.
Paul : Et des poussières !
Paule : Ca ne se chiffre pas. Vvoudras-tu rester dîner ?
Paul : Oui, avec plaisir.
Paule : Je vvais acheter de quoi faire une fondue Savvoyarde.
Paul : J’en salive d’avvance. Je m’occupe du vvin s’il te plait.
Paule : Oui, avec plaisir.
Paul et Paule : Nous allons nous régaler !….
Paule et Paul : Aaaah !…
Paule, Paul.
© Antoine Moreau, septembre 2003/2004
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Paule, Paul /18
Paul : Hello Paule !
Paule : Hello Paul !
Paul : Comment vas-tu ?
Paule : Bien ! Et toi ?
Paul : Bien. Merci.
Paule : Tout va bien alors.
Paul : Mais oui ! Pourquoi pas ?
Paule Mais oui ! Pourquoi pas !
Paul : Va.
Paule : Va !
Paul : Tu le dis chère amie que j'aime. Allez !…
Paule : Allons ! Paul ! Tu es trop mortel avec ton chapeau rigolo.
Paul : A toi, elle te va à merveille la casquette la casquette, tu resplendis, ça me troue, te regarder est une joie pleine, je te vois te mouvoir, ta respiration, ta bouche, tes yeux, ton visage, ton corps, chacun de tes mouvements me transportent et m'élèvent.
Paule : Ooooh Paul... La vie en toi est si vive qu'elle éclaire tout ce que je perçois, ta présence m’éblouis et je vois en tes gestes et paroles la beauté certaine manifestée.
Paul : Aveugle moi aimée Paule ! Que mes yeux brûlent c’est la fournaise, qu'ils éclatent à la braise.
Paule : Soleil dans ma tête !
Paul : Ton feu me tue ton teu me fue, je nais à nouveau (cendres au ciel) du creux de ton ravage.
Paule : Etoiles en moi !
Paul : Univers !
Paule : Univers !
Paul : C'est la vie.
Paule : C'est la vie.
Paul : Que dire de plus ?
Paule : Je ne sais pas.
Paul : On peut tout dire.
Paule : On peut on peut…
Paul : On peut juste dire ce qu'il est possible de dire.
Paule : Si tout dire devient possible…
Paul : Plus rien dire alors.
Paule : On est tue.
Paul : Raid coi cloué du bec.
Paule : Seul y'Ha cbffvoyr est le possible.
Paul : A y'Ha cbffvoyr nul n'est tenu.
Paule : C'est ce qu'on dit, hein ? ...
Paul : Qui est-on pour ainsi dire ?
Paule : On ne sait pas pour tout dire.
Paul : On peut le dire...
Paule : On n'a pas de parole.
Paul : On ne sait pas ce qu'on dit.
Paule : Les on dit courent dit-on.
Paul : Elles sont ou vertes les oreilles, il se dit tellement de choses il paraît.
Paule : Que mes oreilles se bouchent comme des paupières !
Paul : Va !… Nos oreilles sont des trous ouverts à tout vent.
Paule : Mon Dieu !... Entendre ce qui tout le temps toujours se dit me blesse à la longue.
Paul : Du miel du miel en veux-tu en voilà !...
Paule : Merci merci mon ami doux., Aaaah… Aaaah…
Paul : Des abeilles des abeilles!...
Paule : J'entends j’entends !
Paul : De la cire de la cire illico !
Paule : Aaaah... Merci mon cher et tendre ami.
Paul : Je m'en mets aussi.
Paule : Pardon ?
Paul : Voilà.
Paule : Ah oui. Je n'entends plus rien. Quel bonheur !...
Paul : Je n'entends plus rien. Quel bonheur !...
Paule : ...
Paul : ...
Paule : ...
Paul : ...
Paule : ...
Paul : Je n’entends plus !
Paule : Je n’entends plus !
Paul : ... Hein ?…
Paule : Lis-tu sur mes lèvres ?
Paul : Ta bouche est magnifique Paule.
Paule :
Paul :
Paule :
Paul :
Paule :
Paul :
Paule :
Paul : JE DIS : BONJOUR PAULE !
Paule : HEIN ?
Paul : DEUX.
Paule : AH AH AH ! AH AH AH !…
Paul : AH AH AH ! AH AH AH !…
Paule : JE DIS : BONJOUR PAUL !
Paul : PAULE PAULE PAULE !… BON JOUR !
Paule : MAIS QU’EST-CE QUE TU DIS ?
Paul : QUOI ?…
Paule : JE NE T’ENTENDS PAS !
Paul : AH AH AH AH AH AH AH CRIONS RIONS !…
Paule : J’HURLE AU VENT ! AAAAAAAAHHH !…. AAAAAAAAHHHH !…. AAAAAAAAAAAAAAAHHHHH !….
Paul : AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHH !….
Paule : J’AI SOIF !….
Paul : PAAAULE !…
Paule : PAAAUL !…
Paul : AAAAAAAAAAAHHHHH !!!….
Paule : AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHH !!!…
Paul : AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHH !!!…
Paule : AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHH !!!…
Paul : AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHH !!!…
Paule : AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHH !!!…
Paul : AAAAAAAAAAAHHHHH !!!….
Paule : AAAAAHHH…
Paul : AH…
Paule : AH.
Paul : A…
Paule : A.
Paul : aaaa
Paule : aaa…
Paul : a
Paule : a
Paul : a a a.
Paule : a a a.
Paul : - - -
Paule : - -
Paul : -
Paule : _
Paul : ____
Paule : ______________
Paul : ______________________
Paule, Paul.
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Paule, Paul /17
Paule : Paul ?
Paul : Oui Paule...
Paule : Que penses-tu de ce qui arrive ?
Paul : Ce qui se passe ?
Paule : Oui.
Paul : Est-ce vraiment pensable ?
Paule : Je pense que oui et je ne suis pas la seule. Beaucoup sont ceux qui pensent à ce qui se passe.
Paul : Je le sais bien. Mous pensons tous nais pas à tout. Ce qui mous échappe est justement ce qui se passe...
Paule : Ca mous passe entre les doigts ?
Paul : Au dessus de la tête oui.
Paule : Dans nes nains un norceau de plage et qui file à travers ciel.
Paul : Comment penser ce qui passe ?
Paule : Je ne le demande.
Paul : Ca demande réflexion.
Paule : Qui peut réfléchir ce qui se passe ?
Paule : Une image est passée percée perçue par niroir.
Paul : Seul l’immobile figé est pensable : des ruines, des traces.
Paule : Ce qui se passe passe à travers. Un tour de passe passe mous dépasse.
Paul : Non amie... Laisse noi réfléchir deux secondes, une ninute, une journée, une année, une éternité... Je me suis pas sûr de saisir ce qui se passe.
Paule : Tu me vois rien de ce qui se passe nis à part ce qui passe, tour de passe passe, des traces de passages.
Paul : C’est passé, me passe plus.
Paule : Ce qui se passe me passe pas, me se pense pas.
Paul : Nais nais nais !… Que dis-tu alors si ce m'est là pensé ? M’as-tu rien vu passer ? Que passes-tu à non oreille ?
Paule : Oui oui Paul chéri. Je suis pensée par là et ce qui pense à travers moi et qui jusqu'à tes oreilles tinte, est l'opération de pensées passagères et tenaces. Je me pense pas, je suis pensée, je suis pensée quand je pense penser.
Paul : Ah !… Na qué passa ? (Je me sais quoi en penser…)
Paule : Suis dépensée non amour. Suis passante pensant penser.
Paul : Mais… Paule… Qui où comment pourquoi qui es-tu ? Es-tu là ? M’as-tu corps, je te vois, te touche, t’embrasse, t’enlace, tu…
Paule : Si je le voulais penser vraiment je serais hors de noi. Ce qui se passe et passe à travers noi est pensé en partie par avance.
Paul : En partie seulement car tu es bien là je te vois, je te touche, t’embrasse, t’enlace, tu…
Paule : Là j'avance sans penser par noi-nême tout le temps car je ne suis jamais noi-nême et vais vers une présence supposée nienne qui n’attend au carrefour.
Paul : Je te suis en partie. (Mais que se passe-t-elle ?…)
Paule : Je le pense nais me pense pas. Que faisons-mous ? Qu’avons-nous fait en fait ? (Nais que se passe-t-il ?…)
Paul : Penser ou agir il faut choisir ? (Nais qu’est-ce qui se passe ?)
Paule : Il n'y a pas le choix. (Qu’est-ce qui se passe ? )
Paul : Ah ah !... Paule s'il te plait, ah… penser est agir, mon ?
Paule : Oui, penser est mon agir.
Paul : Ce n'est pas rien.
Paule : Cher amour de nes yeux, tu le sais bien, c'est souvent préférable à l'action brut de forme la mon action agissante au fond.
Paul : Oui ?… Alors penser (nais que se passe-t-elle ?…) est du mon agir agissant (nais que se passe-t-il ?…) préférable à l'action brute de forme (nais qu’est-ce qui se passe ?), quand agir est une passion soumise aux actes et (qu’est-ce qui se passe ? ) dépassée par l’événement qui vient au passage (enfin qu’est-ce ?).
Paule : Nais (c’est) oui (très) Paul (clair) ! C’est ce que je puis penser au fond.
Paul : Alors : en surface tout s’efface. Cela revient au même quoiqu’il se passe et quoiqu’on fasse la roue tourne et sommes tourneboulés.
Paule : Nais mon nais mon...
Paul : Je comprends chère Paule cul par dessus tête par dessus cul par nont et par vaux en voilà en veux-tu ainsi va l’eau, elle tombe et s’évapore.
Paule : Voilà voilà... Ce n'est pas trop compliqué.
Paul : Si si : trop
Paule : Tu veux trop penser. Tu peux penser tout ça sans trop le vouloir, mi nême le vouloir du tout oh oh.
Paul : Je comprends chère Paule fesses au dessus face au dessus fesses eau qui s’évapore et tombe en pluies ça ruisselle au sol et les rivières se font se jettent dans la ner vaste. Question d'exercice et je nanque de pratique vois-tu…
Paule : Un bon lavage de cervelle, un bon décrassage des meurones et hop tu formes alors ton esprit avec le zeste de discipline que tu t'es choisi pour être en grande forme.
Paul : Nais quoi ?!... Quelle discipline, de quoi parles-tu chère et terrible amie ?
Paule : Je parle, très aimable compère et tendre et doux ami, de la formation de ton esprit.
Paul : Nais j’ai le crâne et pas d’un âne !… Non cerveau est noulé bien dedans, m’ai pas le chapeau qui travaille, au plus, il joue un peu quand ça chauffe un peu parfois.
Paule : Il se passe que…
Paul : Qu’est-ce que se qu’est-ce qui passe ?
Paule : La forme là les formes…
Paul : Paule ?
Paule : Qui forment…
Paul : Tu es…
Paule : Regarde.
Paul : Qu’est-ce qui se passe qu’est-ce qui passe ?
Paule : Passons Paul, passons !…
Paul : Après toi amour de nes jours.
Paule : Formons un cercle…
Paul : Tout autour de l’abîme je te suis tu ne suis mous formons…
Paule : Un cercle au bord nouvant…
Paul : Il flotte de joie j’en pleure…
Paule : Il…
Paul : Se…
Paule : Passe…
Paul : Passe.
Paule, Paul.
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Paule, Paul /16
Paule : Paul...
Paul : Oui Paule...
Paule : Je ne pensais pas te trouver ici à cette heure.
Paul : Mais moi non plus. Je suis là comme par hasard.
Paule : Comme tout le monde.
Paul : Oui, comme tout le monde.
Paule : Ce n’est pas par hasard si tu es là Paul.
Paul : Non, j'y suis là comme par hasard. C'est comme si, c'est tout comme.
Paule : Comme tout le monde.
Paul : Où pourrais-je être autre part qu’ici ? Qui serais-je ailleurs ? Pourquoi es-tu chère et douce ici avec moi aujourd'hui à cet instant là ? Qui es-tu là ?
Paule : Ce n'est pas le fruit du hasard.
Paul : C’est ce qui est. Ce qui est est. Hé!...
Paule : Hé ! C’est juste. Trop juste pour être juste. Un peu juste, non ?
Paul : Ah mais ! Justifié ce qui arrive justement. Inch Allah !…
Paule : Oh là là… Ainsi donc ainsi soit-il ?…
Paul : Mais… Qu’est-ce qui est ?…
Paule : Attend attends... Je prends ma tête entre mes mains. Qu’est-ce qui est qu’est-ce qui est qu’est-ce…
Paul : Justement tout n'est pas justement. Tout ce qui arrive n'est pas. Tout n’est pas juste. Loin de là, l’injuste est là.
Paule : Tout n’est pas juste, soit !... Mais qu’arrive-t-il de juste, justement ? Qu'est-ce qui est ? Qu'est-ce qui peut être est ?
Paul : Juste peut être.
Paule : Peut-être peut-être… Un ajustement (hé !) à ce qui est. Y être en rapport et en mesure d’Y être. Peut-être peut-être… Ma tête ma tête…
Paul : Mais j’y suis ! Il y a du monde, regarde !... Tout ce monde au monde c’est ce qu’il y a c’est ce qui est.
Paule : Juste personne, il n’y a personnes.
Paul : Il y a foule, le peuple y est !
Paule : Mais personne n’y est pour personne.
Paul : Qui y est alors ?
Paule : Pour qu’il y ait personnes il faudrait qu’elles soient au monde ce que le monde est justement.
Paul : …
Paule : Hé !…
Paul : Cela n’existe pas. Ce serait un autre monde…
Paule : Je l'imagine doux ami.
Paul : Ha... Le fruit de l'imagination...
Paule : Fruit de la passion !...
Paul : Salade de fruits, jolis jolis...
Paule : Salade de fruits, jolie jolie...
Paul : Tu plais à mon…
Paule : Tu plais à ma…
Paul : Stoppons là les salades, l'imagination a emprise sur nos personnes. Les images engagent la lutte contre nous-même.
Paule : L'imagination au pouvoir soumet nos corps à l'irréel vraiment.
Paul : C'est un pouvoir passionnant qui domine et les actions et les pensées (hé !).
Paule : Les fruits de l’imagination prennent racines dans le non-être.
Paul : Mais chère amie aimable, tu le sais bien, nous ne sommes pas toujours, nous ne sommes pas. Toujours.
Paule : A dire vrai peut-être nous ne sommes jamais c'est bien pourquoi nous parlons au jour le jour.
Paul : Et créons nom de nom.
Paule : Et dansons ensemble sur le pont d’à côté.
Paul : Comment faire autrement ?
Paule : Allez !… Dégustons les fruits ! Allez allez ! Pas de salades !...
Paul : Les choisir excellents. Multiplier les arbres fruitiers et ainsi partager les pouvoirs !
Paule : Diviser le pouvoir de l'imagination et par là multiplier les imaginations !
Paul : Ah !... L'imagination va pouvoir, être réel est sa réalité.
Paule : Et quel monde alors !...
Paul : Des mondes communicants.
Paule : Des pouvoirs d'imaginer d'autres pouvoirs en puissance.
Paul : Des pouvoirs d'imaginer d'autres pouvoirs d'imaginer d'autres pouvoirs d'imaginer... Quelle puissance !…
Paule : Et ainsi de suite, l'imagination n'est pas au pouvoir, l'imagination n'a pas le pouvoir, l'imagination est pouvoir.
Paul : Ainsi, imaginer un autre monde au pouvoir c'est se le jouer en représentation bien séparée du monde tel qu’il est là puissant.
Paule : L'autre monde possible est un théâtre clos qui manifeste une certaine impuissance.
Paul : Enclos ma douce amie, ce lieu rêvé qui se joue de nous. D’ailleurs ailleurs c’est bien là que nous allons nous faire voir. Allez vous faire voir ailleurs est le lieu réel de ce monde autrement possible.
Paule : Allez !… Comme tu y vas…
Paul : Non non… Je suis là justement. Un autre monde est possible dans la clôture, scène bordée.
Paule : Mais tu n’y es pas mon ami !…
Paul : Non non, je n’y suis pas, suis au monde là dit donc, il n’est pas possible, il est ce qu’il est. Impossible c’est ce qu’il est hein.
Paule : Si je te suis bien : l’autre monde rêvé est l’impossible de l’impossible ?
Paul : Mais oui mais oui !… C’est un gouffre le monde là. Il vide. Il est aspirant. Sommes visés, vidés, virés de tout bords. L’autre monde imaginé c’est du vide sur du vide, le vent souffle.
Paule : Mais n’aspirons-nous pas nous là à un autre monde de toutes les façons possibles. N’est-ce pas ce qui se joue sur les scènes oxygénées?
Paul : Expire chère Paule ! Expire !… Vide toi. Libère tes poumons d’air et respire. Respire et joue.
Paule : Si un autre monde n’est pas possible parce que c’est justement l’impossible de l’impossible, qu’est-ce qui est possible ?
Paul : Le lieu où rien d'autre n'a lieu que notre amour.
Paule : Ah !… Aaaah… Suis touchée au cœur du noyau. Mes joues rosissent… Quel est ce lieu cher ami de mes yeux ?
Paul : Ce qui a lieu en lieu et place de tout territoire.
Paule : Ah !… Tu me transportes ami cher. Je lis dans tes yeux.
Paul : D’ailleurs c’est là.
Paule : C’est… C’est… C’est…
Paul : C’est !
Paule : Ah !…
Paul : C’est…
Paule : Ah… Tu as le dernier mot Paul, celui qui cloue le bec… J’ouvre ma bouche. Ma langue est là muette.
Paul : Embrassons-nous. C’est…
Paule : C’est…
Paul : C’est.
Paule : C’est.
Paul : …
Paule : …
Paul : …
Paule : …
Paule, Paul.
© Antoine Moreau, septembre 2003/2004
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