Paule, Paul /17


Paule : Paul ?

Paul : Oui Paule...

Paule : Que penses-tu de ce qui arrive ?

Paul : Ce qui se passe ?

Paule : Oui.

Paul : Est-ce vraiment pensable ?

Paule : Je pense que oui et je ne suis pas la seule. Beaucoup sont ceux qui pensent à ce qui se passe.

Paul : Je le sais bien. Mous pensons tous nais pas à tout. Ce qui mous échappe est justement ce qui se passe...

Paule : Ca mous passe entre les doigts ?

Paul : Au dessus de la tête oui.

Paule : Dans nes nains un norceau de plage et qui file à travers ciel.

Paul : Comment penser ce qui passe ?

Paule : Je ne le demande.

Paul : Ca demande réflexion.

Paule : Qui peut réfléchir ce qui se passe ?

Paule : Une image est passée percée perçue par niroir.

Paul : Seul l’immobile figé est pensable : des ruines, des traces.

Paule : Ce qui se passe passe à travers. Un tour de passe passe mous dépasse.

Paul : Non amie... Laisse noi réfléchir deux secondes, une ninute, une journée, une année, une éternité... Je me suis pas sûr de saisir ce qui se passe.

Paule : Tu me vois rien de ce qui se passe nis à part ce qui passe, tour de passe passe, des traces de passages.

Paul : C’est passé, me passe plus.

Paule : Ce qui se passe me passe pas, me se pense pas.

Paul : Nais nais nais !… Que dis-tu alors si ce m'est là pensé ? M’as-tu rien vu passer ? Que passes-tu à non oreille ?

Paule : Oui oui Paul chéri. Je suis pensée par là et ce qui pense à travers moi et qui jusqu'à tes oreilles tinte, est l'opération de pensées passagères et tenaces. Je me pense pas, je suis pensée, je suis pensée quand je pense penser.

Paul : Ah !… Na qué passa ? (Je me sais quoi en penser…)

Paule : Suis dépensée non amour. Suis passante pensant penser.

Paul : Mais… Paule… Qui où comment pourquoi qui es-tu ? Es-tu là ? M’as-tu corps, je te vois, te touche, t’embrasse, t’enlace, tu…

Paule : Si je le voulais penser vraiment je serais hors de noi. Ce qui se passe et passe à travers noi est pensé en partie par avance.

Paul : En partie seulement car tu es bien là je te vois, je te touche, t’embrasse, t’enlace, tu…

Paule : Là j'avance sans penser par noi-nême tout le temps car je ne suis jamais noi-nême et vais vers une présence supposée nienne qui n’attend au carrefour.

Paul : Je te suis en partie. (Mais que se passe-t-elle ?…)

Paule : Je le pense nais me pense pas. Que faisons-mous ? Qu’avons-nous fait en fait ? (Nais que se passe-t-il ?…)

Paul : Penser ou agir il faut choisir ? (Nais qu’est-ce qui se passe ?)

Paule : Il n'y a pas le choix. (Qu’est-ce qui se passe ? )

Paul : Ah ah !... Paule s'il te plait, ah… penser est agir, mon ?

Paule : Oui, penser est mon agir.

Paul : Ce n'est pas rien.

Paule : Cher amour de nes yeux, tu le sais bien, c'est souvent préférable à l'action brut de forme la mon action agissante au fond.

Paul : Oui ?… Alors penser (nais que se passe-t-elle ?…) est du mon agir agissant (nais que se passe-t-il ?…) préférable à l'action brute de forme (nais qu’est-ce qui se passe ?), quand agir est une passion soumise aux actes et (qu’est-ce qui se passe ? ) dépassée par l’événement qui vient au passage (enfin qu’est-ce ?).

Paule : Nais (c’est) oui (très) Paul (clair) ! C’est ce que je puis penser au fond.

Paul : Alors : en surface tout s’efface. Cela revient au même quoiqu’il se passe et quoiqu’on fasse la roue tourne et sommes tourneboulés.

Paule : Nais mon nais mon...

Paul : Je comprends chère Paule cul par dessus tête par dessus cul par nont et par vaux en voilà en veux-tu ainsi va l’eau, elle tombe et s’évapore.

Paule : Voilà voilà... Ce n'est pas trop compliqué.

Paul : Si si : trop

Paule : Tu veux trop penser. Tu peux penser tout ça sans trop le vouloir, mi nême le vouloir du tout oh oh.

Paul : Je comprends chère Paule fesses au dessus face au dessus fesses eau qui s’évapore et tombe en pluies ça ruisselle au sol et les rivières se font se jettent dans la ner vaste. Question d'exercice et je nanque de pratique vois-tu…

Paule : Un bon lavage de cervelle, un bon décrassage des meurones et hop tu formes alors ton esprit avec le zeste de discipline que tu t'es choisi pour être en grande forme.

Paul : Nais quoi ?!... Quelle discipline, de quoi parles-tu chère et terrible amie ?

Paule : Je parle, très aimable compère et tendre et doux ami, de la formation de ton esprit.

Paul : Nais j’ai le crâne et pas d’un âne !… Non cerveau est noulé bien dedans, m’ai pas le chapeau qui travaille, au plus, il joue un peu quand ça chauffe un peu parfois.

Paule : Il se passe que…

Paul : Qu’est-ce que se qu’est-ce qui passe ?

Paule : La forme là les formes…

Paul : Paule ?

Paule : Qui forment…

Paul : Tu es…

Paule : Regarde.

Paul : Qu’est-ce qui se passe qu’est-ce qui passe ?

Paule : Passons Paul, passons !…

Paul : Après toi amour de nes jours.

Paule : Formons un cercle…

Paul : Tout autour de l’abîme je te suis tu ne suis mous formons…

Paule : Un cercle au bord nouvant…

Paul : Il flotte de joie j’en pleure…

Paule : Il…

Paul : Se…

Paule : Passe…

Paul : Passe.


Paule, Paul.
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Paule, Paul /16


Paule : Paul...

Paul : Oui Paule...

Paule : Je ne pensais pas te trouver ici à cette heure.

Paul : Mais moi non plus. Je suis là comme par hasard.

Paule : Comme tout le monde.

Paul : Oui, comme tout le monde.

Paule : Ce n’est pas par hasard si tu es là Paul.

Paul : Non, j'y suis là comme par hasard. C'est comme si, c'est tout comme.

Paule : Comme tout le monde.

Paul : Où pourrais-je être autre part qu’ici ? Qui serais-je ailleurs ? Pourquoi es-tu chère et douce ici avec moi aujourd'hui à cet instant là ? Qui es-tu là ?

Paule : Ce n'est pas le fruit du hasard.

Paul : C’est ce qui est. Ce qui est est. Hé!...

Paule : Hé ! C’est juste. Trop juste pour être juste. Un peu juste, non ?

Paul : Ah mais ! Justifié ce qui arrive justement. Inch Allah !…

Paule : Oh là là… Ainsi donc ainsi soit-il ?…

Paul : Mais… Qu’est-ce qui est ?…

Paule : Attend attends... Je prends ma tête entre mes mains. Qu’est-ce qui est qu’est-ce qui est qu’est-ce…

Paul : Justement tout n'est pas justement. Tout ce qui arrive n'est pas. Tout n’est pas juste. Loin de là, l’injuste est là.

Paule : Tout n’est pas juste, soit !... Mais qu’arrive-t-il de juste, justement ? Qu'est-ce qui est ? Qu'est-ce qui peut être est ?

Paul : Juste peut être.

Paule : Peut-être peut-être… Un ajustement (hé !) à ce qui est. Y être en rapport et en mesure d’Y être. Peut-être peut-être… Ma tête ma tête…

Paul : Mais j’y suis ! Il y a du monde, regarde !... Tout ce monde au monde c’est ce qu’il y a c’est ce qui est.

Paule : Juste personne, il n’y a personnes.

Paul : Il y a foule, le peuple y est !

Paule : Mais personne n’y est pour personne.

Paul : Qui y est alors ?

Paule : Pour qu’il y ait personnes il faudrait qu’elles soient au monde ce que le monde est justement.

Paul : …

Paule : Hé !…

Paul : Cela n’existe pas. Ce serait un autre monde…

Paule : Je l'imagine doux ami.

Paul : Ha... Le fruit de l'imagination...

Paule : Fruit de la passion !...

Paul : Salade de fruits, jolis jolis...

Paule : Salade de fruits, jolie jolie...

Paul : Tu plais à mon…

Paule : Tu plais à ma…

Paul : Stoppons là les salades, l'imagination a emprise sur nos personnes. Les images engagent la lutte contre nous-même.

Paule : L'imagination au pouvoir soumet nos corps à l'irréel vraiment.

Paul : C'est un pouvoir passionnant qui domine et les actions et les pensées (hé !).

Paule : Les fruits de l’imagination prennent racines dans le non-être.

Paul : Mais chère amie aimable, tu le sais bien, nous ne sommes pas toujours, nous ne sommes pas. Toujours.

Paule : A dire vrai peut-être nous ne sommes jamais c'est bien pourquoi nous parlons au jour le jour.

Paul : Et créons nom de nom.

Paule : Et dansons ensemble sur le pont d’à côté.

Paul : Comment faire autrement ?

Paule : Allez !… Dégustons les fruits ! Allez allez ! Pas de salades !...

Paul : Les choisir excellents. Multiplier les arbres fruitiers et ainsi partager les pouvoirs !

Paule : Diviser le pouvoir de l'imagination et par là multiplier les imaginations !

Paul : Ah !... L'imagination va pouvoir, être réel est sa réalité.

Paule : Et quel monde alors !...

Paul : Des mondes communicants.

Paule : Des pouvoirs d'imaginer d'autres pouvoirs en puissance.

Paul : Des pouvoirs d'imaginer d'autres pouvoirs d'imaginer d'autres pouvoirs d'imaginer... Quelle puissance !…

Paule : Et ainsi de suite, l'imagination n'est pas au pouvoir, l'imagination n'a pas le pouvoir, l'imagination est pouvoir.

Paul : Ainsi, imaginer un autre monde au pouvoir c'est se le jouer en représentation bien séparée du monde tel qu’il est là puissant.

Paule : L'autre monde possible est un théâtre clos qui manifeste une certaine impuissance.

Paul : Enclos ma douce amie, ce lieu rêvé qui se joue de nous. D’ailleurs ailleurs c’est bien là que nous allons nous faire voir. Allez vous faire voir ailleurs est le lieu réel de ce monde autrement possible.

Paule : Allez !… Comme tu y vas…

Paul : Non non… Je suis là justement. Un autre monde est possible dans la clôture, scène bordée.

Paule : Mais tu n’y es pas mon ami !…

Paul : Non non, je n’y suis pas, suis au monde là dit donc, il n’est pas possible, il est ce qu’il est. Impossible c’est ce qu’il est hein.

Paule : Si je te suis bien : l’autre monde rêvé est l’impossible de l’impossible ?

Paul : Mais oui mais oui !… C’est un gouffre le monde là. Il vide. Il est aspirant. Sommes visés, vidés, virés de tout bords. L’autre monde imaginé c’est du vide sur du vide, le vent souffle.

Paule : Mais n’aspirons-nous pas nous là à un autre monde de toutes les façons possibles. N’est-ce pas ce qui se joue sur les scènes oxygénées?

Paul : Expire chère Paule ! Expire !… Vide toi. Libère tes poumons d’air et respire. Respire et joue.

Paule : Si un autre monde n’est pas possible parce que c’est justement l’impossible de l’impossible, qu’est-ce qui est possible ?

Paul : Le lieu où rien d'autre n'a lieu que notre amour.

Paule : Ah !… Aaaah… Suis touchée au cœur du noyau. Mes joues rosissent… Quel est ce lieu cher ami de mes yeux ?

Paul : Ce qui a lieu en lieu et place de tout territoire.

Paule : Ah !… Tu me transportes ami cher. Je lis dans tes yeux.

Paul : D’ailleurs c’est là.

Paule : C’est… C’est… C’est…

Paul : C’est !

Paule : Ah !…

Paul : C’est…

Paule : Ah… Tu as le dernier mot Paul, celui qui cloue le bec… J’ouvre ma bouche. Ma langue est là muette.

Paul : Embrassons-nous. C’est…

Paule : C’est…

Paul : C’est.

Paule : C’est.

Paul : …

Paule : …

Paul : …

Paule : …



Paule, Paul.
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Paule, Paul /15


Paul : Paule.

Paule : Paul ?

Paul : Je voulais te dire…

Paule : Oui, je t’écoute…

Paul : Je voulais te demander…

Paule : Oui ?

Paul : Qu’entends-tu ?

Paule : …

Paul : Qu’entends-tu ?

Paule : …

Paul : …

Paule : Pardon ?

Paul : Qu’entends-tu ?

Paule : Je ne vois pas où tu veux en venir.

Paul : J’entends bien, mais qu’entends-tu ?

Paule : La même chose que toi je suppose.

Paul : En es-tu sûre ?

Paule : Et toi, qu’entends-tu ?

Paul : Toi, qu’entends-tu ?

Paule : Mais j’entends ce que tu, entends ce que tout le monde entend !

Paul : Bon…

Paule : Bon !…

Paul : Tu n’entends rien de spécial ?

Paule : Toi ?

Paul : Tu n’entends rien de spécial ?

Paule : Je n’entends rien à ta question, cher ami de mon cœur qui palpite.

Paul : Bon… Ecoute…

Paule : …

Paul : Ecoute Paule…

Paule : Je t’écoute…

Paul : Ecoute, non pas moi seul, mais, écoute, prête l’oreille mon amour, écoute alentour.

Paule : Je tends l’oreille.

Paul : Les deux ! Les deux !

Paule : J’écoute…

Paul : …

Paule : …

Paul : Qu’entends-tu ?

Paule : Des bruits, le vent…

Paul : Voilà ! Tu vois !

Paule : J’entends j’entends !

Paul : Ah ah ah !…

Paule : Ah ah ah !…

Paul : Tu vois tu vois !

Paule : Oui oui !…

Paul : Ah !

Paule : Ah !

Paul : Joie joie !

Paule : Oui oui !

Paul : Chère chère Paule…

Paule : Cher cher Paul…

Paul : Nous nous entendons !

Paule : Nous nous entendons !

Paul : Nous entendons ! Du bruit, du vent !

Paule : Du vent ! Du bruit ! Entendons nous !

Paul : Bruit !

Paule : Vent !

Paul : Nous…

Paule : Entendons !

Paul : Nous

Paule : Nous

Paul : Entendons

Paule : Entendons.

Paul : Nous entendons !

Paule : Ah !

Paul : Hé !

Paule : Je vois je vois !…

Paul : Tu crois tu crois ?

Paule : Mais oui mais oui !

Paul : Ah bon ah bon…

Paule : Pourquoi pourquoi ?

Paul : Quoi quoi ?

Paule : Non non…

Paul : Tu vois tu vois…

Paule : Mais oui mais oui !

Paul : Tu crois tu crois…

Paule : Oui oui oui.

Paul : Bon bon bon…

Paule : Voilà…

Paul : Pas tout vu…

Paule : Quoi quoi quoi ?

Paul : Tu vois tu vois…

Paule : Mais quoi mais quoi ?

Paul : Qu’en sais-je que sais-je ?

Paule : Je ne sais pas moi c’est toi…

Paul : Moi qui quoi ?!…

Paule : Toi qui vois.

Paul : Toi aussi toi aussi.

Paule : Oui oui.

Paul : T’entends t’entends ? …

Paule : J’entends j’entends.

Paul : Voilà tout voilà tout.

Paule : Je vois là je vois.

Paul : Tu vois ce que tu entends tu vois.

Paule : Oui oui !

Paul : Ah ah !

Paule : Hé hé !…

Paul : Oh oh !

Paule : Uh uh !

Paul : Hé bien dit donc…

Paule : Comme tu dis…

Paul : Hé bien dit donc…

Paule : Tu dis bien, oui…

Paul : C’est toi qui le dis, non ?

Paule : Tu l’as dit, oui.

Paul : Mais toi aussi aussi toi aussi.

Paule : Si tu le dis…

Paul : Je dis ce que j’entends.

Paule : Si tu le dis…

Paul : J’entends bien.

Paule : C’est ce que tu penses…

Paul : Je dis ce que je pense.

Paule : C’est ce que tu dis…

Paul : Je ne dis pas autre chose.

Paule : C’est ce que tu penses…

Paul : Sûrement…

Paule : C’est ce qu’on dit.

Paul : Qu’en penses-tu toi ?

Paule : Comment puis-je le savoir ?

Paul : Tu n’en penses rien ?

Paule : Je n’en pense pas moins.

Paul : Je ne sais pas ce que tu penses.

Paule : Je ne sais pas ce que tu dis.

Paul : Tu ne sais pas ce que tu dis.

Paule : Je sais que ce que je dis est dit.

Paul : Tu ne sais rien de ce qui est dit.

Paule : Ce qui est dit est dit.

Paul : Avec ça on a tout dit…

Paule : Ce n’est pas le tout de dire…

Paul : Encore faut-il que ce soit vrai.

Paule : Comme on dit : dit l’art dit là dada !

Paul : L’art là dit là dada !…

Paule : Y’a des on dit et des Honda !…

Paul : L’art là dit là dada !…

Paule : Y’a des Honda et des on dit !…

Paul : L’art là dit là dada !…

Paule : Mais là l’art est l’arme ah là là…

Paul : L’art là dit là dada…

Paule : Alors l’art est là hors la loi…

Paul : L’art là dit là dada…

Paule : Et on dit vois la belle Honda !…

Paul : L’art là dit là dada…

Paule : Et on voit là tous les on dit !…

Paul : L’art là dit là dada !…

Paule : C’est là qu’on dit ah là là là…

Paul : L’art là dit là dada…

Paule : On dit là là dans la Honda…

Paul : L’art là dit là dada…

Paule : Car la Honda c’est pas c’qu’on dit !…

Paul : L’art là dit là dada !…

Paule : C’est la Honda qui sait c’qu’on dit !…

Paul : L’art là dit là dada !…

Paule : Car la Honda c’est pas c’qu’on dit !…

Paul : L’art là dit là dada !…

Paule : C’est la Honda qui sait c’qu’on dit !…

Paul : L’art là dit là dada !…

Paule : Là là là là là là là là…

Paul : L’art là dit là dada…

Paule : Là là là là là là là là…

Paul : L’art là dit là dada…

Paule : Là là là là là là là là…

Paul : Là là là là là là là là…

Paule : Là là là là là là là là…

Paul : Là là là là là là là là…

Paule : … Ah là là !…

Paul : Ah là là…

Paule : Aaaah…

Paul : Aaaah…

Paule : …

Paul : …



Paule, Paul.
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Paule, Paul /14


Paul : Bonjour Paule.

Paule : Bonjour Paul.

Paul : Où allons-nous ?

Paule : Par là.

Paul : Par là ?

Paule : Oui.

Paul : Allons-y.

Paule : On y va.

Paul : Quoi de neuf ?

Paule : Tout.

Paul : Il n’y a que ça.

Paule : Du neuf toujours.

Paul : Rien ne change.

Paule : C’est neuf.

Paul : Toujours du nouveau encore et encore toujours.

Paule : C’est toujours pareil.

Paul : Neuf fois sur dix on peut dire.

Paule : Dix sur dix, la totale.

Paul : Chère Paule tu exagères.

Paule : Si peu.

Paul : Du neuf il y a sur du neuf il y avait…

Paule : Il n’y avait que ça : que du neuf tout le temps.

Paul : Depuis toujours, tout est neuf.

Paule : Matin, midi et soir.

Paul : Et si les poules…

Paule : Avaient des dents…

Paul : Est-ce que…

Paule : Ce serait neuf ?

Paul : Non.

Paule : Non…

Paul : Allons par là.

Paule : Allons-y.

Paul : Nous pourrions aller autre part.

Paule : Oui bien sûr.

Paul : Ce serait…

Paule : Ce serait.

Paul : Allons-y.

Paule : D’accord.

Paul : Ce n’est pas…

Paule : C’est autre chose.

Paul : Et…

Paule : Oui.

Paul : Bon…

Paule : C’est une façon de parler.

Paul : On le dit.

Paule : Et ?…

Paul : Mais où allons-nous ?

Paule : Par là par là.

Paul : Là là bas.

Paule : Là là haut.

Paul : Voilà !

Paule : C’est le calme plat.

Paul : Il y a foule.

Paule : Plate.

Paul : C’est un fleuve.

Paule : Ce n’est pas la mer.

Paul : L’océan n’y est pas.

Paule : Le grand large…

Paul : Faudrait mettre les voiles.

Paule : Il ne faut pas se voiler la face.

Paul : Ce n’est pas demain la veille.

Paule : C’est ce qu’on dit comme on dit on dirait.

Paul : On ne dit jamais les mêmes choses.

Paule : C’est toujours autrement dit.

Paul : Je n’y comprends goutte.

Paule : C’est étrange.

Paul : Moi non plus.

Paule : Où sommes nous ?

Paul : Là.

Paule : Là ?

Paul : Là.

Paule : Aaaah…

Paul : Aaaah…

Paule : Aaaaah…

Paul : Aaaah…

Paule : Ah !

Paul : Ah !…

Paule : Ah ?…

Paul : Ah !!!

Paule : Ah.

Paul : Ah.

Paule : Ah ah ah ah ah !…

Paul : Ah ah ah ah ah !…

Paule : Là !

Paul : Là.

Paule : Nous y voilà.

Paul : Y sommes là.

Paule : Y paraît qu’c’est là.

Paul : C’est là c’est sûr.

Paule : Alors là…

Paul : Quoi ?

Paule : Quoi !

Paul : Coin !

Paule : Coin !

Paul : Coin coin !

Paule : Coin coin coin !

Paul : Coin coin !

Paule : Coin !

Paul : Là qu’est-ce qu’on fait ?

Paule : Qu’est-ce qu’on fait là ?

Paul : Ne nous en faisons pas.

Paule : Il n’y a pas de quoi.

Paul : Quoi ?…

Paule : Pas de quoi.

Paul : Mais qu’est-ce qu’il y a ?

Paule : Qu’est-ce qu’il y a ?

Paul : Continuons notre marche.

Paule : Marchons.

Paul : Marchons.

Paule : Chaque pas…

Paul : Est un autre…

Paule : Paysage…

Paul : Autrement vu…

Paule : Autrement dit…

Paul : Chaque pas…

Paule : Est un autre…

Paul : Paysage…

Paule : Autrement dit…

Paul : Chut…

Paule : Ecoutons.

Paul : Les pas neufs.

Paule : Pas à pas.

Paul : Pas.

Paule : Pas.

Paul : Pas.

Paule : Pas.

Paul : Pas par là.

Paule : Par là ?

Paul : Oui.

Paule : Pourquoi pas.

Paul : Et sinon ?…

Paule : Nous allons par là.

Paul : Pourquoi pas, oui.

Paule : Oui ?

Paul : Oui !

Paule : Allons-y.

Paul : Allons allons…

Paule : Ca va ?

Paul : Ca y va.

Paule : Ca va aller.

Paul : Ca va bien.

Paule : Ca va bien comme ça.

Paul : Ca va bien comme ça va.

Paule : Ca va bien comme ça va bien.

Paul : On ne va aller bien loin comme ça…

Paule : Nous y sommes.

Paul : Encore ?

Paule : Toujours.

Paul : Chère Paule, tu n’y es plus.

Paule : Mais si cher ami de mon cœur.

Paul : Regarde moi.

Paule : Je vois…

Paul : Mon œil…

Paule : Mais si.

Paul : Mes cils.

Paule : Je ne vois pas.

Paul : Je vois ça…

Paule : Mais Paul !

Paul : Paule.

Paule : Comment ça va ?

Paul : Ca va.

Paule : Bien.

Paul : On va où comme ça ?

Paule : On y va.

Paul : Bien.

Paule : Ca va.

Paul : Ca va aller.

Paule : Ca va.

Paul : Allons.

Paule : C’est tellement neuf.

Paul : Sait-on où on met les pas ?

Paule : Je ne pense pas.




Paule, Paul.
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Paule, Paul /13


Paule : Paul ?

Paul : Paule.

Paule : Que veux-tu dire ?

Paul : Il y aurait trop à dire.

Paule : J'entends bien...

Paul : Paule ?

Paule : Paul ?

Paul : Que veux tu dire ?

Paule : Tu le sais bien...

Paul : Hum... Je peux le deviner, sans doute...

Paule : Ce n'est pas difficile.

Paul : Hum...

Paule : Hum...

Paul : Voyons voir...

Paule : Je...

Paul : ...

Paule : ...

Paul : La nuit viendra.

Paule : Mais c'est tout de suite : je tombe de sommeil.

Paul : Tu ne peux pas t'allonger ici pour piquer un somme.

Paule : Non...

Paul : Tu pourrais retourner chez toi.

Paule : Ca m'est difficile, la journée n'est pas finie. J’ai affaire.

Paul : Oui.

Paule : Asseyons-nous.

Paul : Oui, allons dans ce café.

Paule : Il y a une table libre là-bas.

Paul : Allons-y.

Paule : Assise je n'ai qu'une envie : m'allonger pour dormir.

Paul : Le sommeil commence à me gagner chère lasse.

Paule : Las las las, comme tu es...

Paul : Que prends-tu ?

Paule : Un oreiller.

Paul : Garçon ! deux cafés s'il vous plaît.

Paule : Et un lit avec des draps bien secs et propres.

Paul : Ferme les yeux tu seras mieux.

Paule : En effet, je me repose.

Paul : Je les ferme moi aussi. Fermons nos yeux.

Paule : Hum... Je sens l'odeur de ton café chaud.

Paul : Huuum... Oui, le garçon l'a posé sur la table. Je vais le prendre du bout des doigts et le porter à ma bouche.

Paule : Tu ne mets pas de sucre ?

Paul : Mais si !... Juste la moitié d'un.

Paule : Qu'il est bon d'avoir les yeux fermés.

Paul : C’est un bien-être que je découvre avec toi chère et douce amie. Fermons les yeux.

Paule : Je ne sais si on nous regarde...

Paul : As-tu tes lunettes de soleil ?

Paule : Mais oui !

Paul : Mets les ! Je mets les miennes aussi.

Paule : Je ne te vois pas mais je te sais là. Mes yeux fermés derrière des lunettes de soleil reposent.

Paul : Tu m'entends.

Paule : Si je ne t'entendais plus : tu serais silencieux.

Paul : Ou parti.

Paule : Tu ne partirais pas sans me dire au revoir, cher ami de mon coeur.

Paul : C'est vrai, mais je suis là sans te voir, cela s’entend comme un bon jour.

Paule : Mes yeux reposent, je n'ai plus sommeil.

Paul : Tu vois.

Paule : J’imagine.

Paul : C’est vrai. Je t’imagine aussi vraie que tes paupières sont fermées.

Paule : Ta voix…

Paul : Qu’a-t-elle ?

Paule : Elle m’enchante.

Paul : Je ne fais que parler.

Paule : J’entends bien.

Paul : Jamais je n’aurais cru avoir cette conversation avec toi.

Paule : Les yeux fermés derrière des lunettes noires : personne ne nous voit les yeux fermés.

Paul : Oui. C’est reposant.

Paule : Je suis reposée.

Paul : Ah la bonne heure !…

Paule : C’est un vrai bonheur.

Paul : J’en suis heureux.

Paule : Je prendrai bien une bonne bière bien fraîche.

Paul : Ah la bonne soif !…

Paule : Je grignoterais bien quelque chose aussi.

Paul : Ah !… J’en salive moi-même chère et tendre amie.

Paule : Que prends-tu ?

Paul : J’ai faim d’olives noires.

Paule : Je vais prendre alors des vertes pimentées.

Paul : Avec un bol de chips ?

Paule : Oui oui !

Paul : Ouvrons les yeux !

Paule : Gardons nos lunettes !

Paul : Voilà !

Paule : Voilà !



Paule, Paul.
© Antoine Moreau, septembre 2003/2004
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